La colère estudiantine gagne du terrain en Algérie. Mardi 21 janvier, des milliers d'étudiants ont manifesté dans plusieurs villes du pays, notamment à Constantine, Tizi Ouzou, Batna et Ouargla. Ce mouvement, amorcé le 19 janvier à Sétif, dénonce un système éducatif jugé asphyxiant marqué par une surcharge des programmes et des horaires mais aussi une indifférence des autorités face aux revendications. Brandissant des banderoles aux messages explicites tels que «Les étudiants réclament la réduction des heures de cours et du programme», «L'école algérienne détruit la jeunesse», ou encore «Les étudiants souffrent des décisions des anciens», les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol à travers des slogans percutants. Parmi eux, la phrase devenue emblématique : «كليتو البلاد يا الحقارين» («Vous avez dévoré le pays, vous les méprisants»), résonne comme un cri de colère contre la gestion des institutions et l'avenir incertain de la jeunesse. Des revendications claires mais ignorées Les protestataires demandent principalement l'allègement des programmes et des horaires, estimés trop lourds, ainsi qu'une meilleure écoute de la part de l'administration. Selon un étudiant interrogé dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, leur mouvement n'a pour objectif de revendiquer ses droits légitimes. L'un des témoignages les plus marquants évoque la réponse désinvolte d'un responsable pédagogique à une demande d'allègement : «Si vous trouvez cela trop dur, arrêtez les études.» Une réponse sécuritaire critiquée Face à cette mobilisation, les autorités ont privilégié une gestion sécuritaire de la situation. Plusieurs témoignages font état d'interventions policières musclées et d'arrestations d'étudiants, ce qui a suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux et parmi des observateurs indépendants. Nombreux sont ceux qui appellent au dialogue et à une prise en compte sérieuse des revendications, craignant une escalade de la crise. Ce mouvement estudiantin, qui s'étend à travers le pays, témoigne d'un mécontentement généralisé au sein de la jeunesse algérienne. Sur les réseaux sociaux, le soutien aux étudiants ne cesse de croître, amplifiant encore la portée de leurs revendications.