Le Maroc «ne subventionnera pas les projets d'hydrogène vert sur son territoire à moins qu'ils ne démontrent leur viabilité économique et leur capacité à fournir des molécules renouvelables à des prix compétitifs sur les marchés internationaux», a averti mercredi 22 janvier Leïla Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable. S'exprimant devant une commission parlementaire sur la stratégie énergétique nationale et l'offre marocaine en hydrogène vert, Mme Benali a confirmé que douze projets sont en cours d'évaluation pour bénéficier d'une attribution foncière dans le cadre de «l'Offre du Maroc», lancée en 2022. Un projet a déjà été autorisé tandis que les autres pourraient accéder à des lots allant de 100 à 300 kilomètres carrés pour un total d'un million d'hectares mis à disposition par l'Etat. Répondant aux députés qui ont soulevé des doutes sur des conflits d'intérêts autour de certains projets énergétiques, notamment la dessalination des eaux de Casablanca et la gestion des ressources hydriques, la ministre a invoqué des études approfondies : "Ces études réfutent ces allégations et reposent sur des observations conjointes des investisseurs privés et des institutions publiques", a-t-elle affirmé. Elle a également évoqué les retards dans la mise en œuvre de certains projets énergétiques, comme l'éclairage public, qu'elle a imputés à des "divergences politiciennes et électoralistes". "Depuis 2011, le Maroc a adopté des choix stratégiques et politiques structurants, notamment la régionalisation avancée et l'élargissement des compétences des collectivités territoriales. Ces orientations sont nos références, et elles ne sont pas discutables", a-t-elle souligné. Lors de la séance, le Parti justice et développement (PJD, opposition), a critiqué le rôle croissant des acteurs privés dans les projets d'infrastructure, qualifiant une entreprise impliquée de "quatrième allié du gouvernement". Mme Benali lui a répondu avec fermeté : "Quelle que soit votre opinion sur la dessalination de l'eau de mer, il existe un consensus sur la nécessité d'agir face à la sécheresse persistante." Interrogée sur les récentes critiques émises par le Cour des comptes concernant des anomalies dans la transition énergétique, la ministre a insisté sur la transparence du gouvernement. "Nous collaborons étroitement avec les institutions constitutionnelles et nous agissons sur la base de données économiques solides. Ces recommandations nous permettent de corriger nos actions et de renforcer nos projets stratégiques", a-t-elle déclaré. Revenant sur l'état des investissements dans les infrastructures énergétiques, Mme Benali a exprimé ses inquiétudes quant à l'absence de planification en 2021 : "Ce manque de programmation nous a alertés, mais nous avons redressé la situation dès 2022, en coordination avec nos partenaires." Elle a conclu en affirmant que l'objectif du gouvernement est clair : "Fournir une énergie verte, propre et à faible coût."