La police néerlandaise a annoncé aujourd'hui avoir arrêté au moins 184 personnes pour leur participation aux violentes émeutes qui se sont produites pour la troisième nuit consécutive aux Pays-Bas, les pires troubles dans le pays depuis quatre décennies. Au moins dix policiers ont été blessés dans les derniers affrontements avec les émeutiers, qui ont pillé des magasins et incendié des voitures dans plusieurs villes dont Rotterdam, Amsterdam et La Haye lundi soir. Les émeutes ont commencé samedi soir, dès l'entrée en vigueur d'un couvre-feu imposé pour la première fois dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale, pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Les syndicats de la police ont affirmé qu'il s'agissait des pires émeutes en quatre décennies, depuis les affrontements entre les forces de l'ordre et des squatteurs qui avaient été délogés d'immeubles qu'ils occupaient illégalement dans les années 1980. Les opérations de nettoyage se poursuivaient mardi, pour la deuxième journée consécutive, dans plusieurs centre-villes, dont celui de la cité portuaire de Rotterdam et Den Bosch au sud, où des images ont montré des bandes d'émeutiers pillant des magasins. Les protestations avaient commencé à petite échelle samedi soir, et un centre de dépistage de la Covid-19 avait été incendié dans le village d'Urk, dans la région conservatrice protestante dite de la « ceinture de la Bible » dans le nord du pays. Elles se sont étendues dimanche, et les forces de l'ordre ont eu recours aux canons à eau, aux grenades lacrymogènes et à la police montée à Eindhoven (sud), Rotterdam ou Amsterdam.