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Grande Bretagne : La jeunesse britannique va mal, plusieurs villes en feu Quatre morts, 770 interpellations, 16.000 policiers déployés à Londres
L'ultralibéralisme et l'austérité montrés du doigt
La jeunesse britannique va mal et elle l'exprime dans la violence. 770 personnes ont été interpellées au cours des quatre nuits d'émeutes qui ont touché d'abord Londres, puis plusieurs grandes villes d'Angleterre, selon le dernier bilan fourni mercredi par les forces de l'ordre. Quatre-vingt-une personnes ont notamment été arrêtées depuis mardi soir à Londres, qui a connu toutefois une nuit relativement calme, après le quasi triplement, à 16.000, du nombre de policiers déployés dans les rues de la capitale pour tenter de donner un coup d'arrêt aux troubles. Les premiers troubles avaient éclaté samedi dans la foulée d'une manifestation réclamant "justice" après la mort d'un homme de 29 ans, Mark Duggan, tué d'une balle dans la poitrine lors d'un supposé échange de coups de feu avec la police. Une enquête menée par une commission indépendante a conclu mardi qu'il n'y avait "pas de preuve à ce stade" que le jeune homme avait ouvert le feu. Des émeutes ont éclaté à Manchester pour la première fois mardi et repris à Birmingham, pour la quatrième journée consécutive de violences au Royaume-Uni, où le Premier ministre David Cameron a annoncé des renforts de police face à ces troubles qui s'étendent et qui ont fait quatre morts. Après qu'un homme de 26 ans, blessé par balles lundi soir dans le quartier de Croydon (sud-est de Londres), est décédé mardi des suites de ses blessures, trois autreshommes ont été tués à Birmingham. Les trois hommes ont été écrasés par une voiture, indique la police, au moment où des témoins ont indiqué que les victimes protégeaient leur quartier contre les actes de pillage et de vandalisme. Troisième ville du pays, Manchester, dans le nord-ouest, semblait la plus touchée par les émeutes. Le chef adjoint de la police locale Garry Shewan a évoqué une intensité qu'il "n'avait jamais observée auparavant". Des centaines de jeunes encagoulés ont affronté et lancé des projectiles sur les policiers antiémeutes, brisant des vitrines, pillant, mettant le feu à des magasins et des voitures. "Nous avons été attaqués plusieurs fois", selon Glen Barkworth, gérant du principal centre commercial de Manchester. "J'ai vu deux magasins attaqués, pillés, incendiés. (...) C'était surréaliste", a-t-il ajouté. A une quarantaine de kilomètres, à Liverpool, 200 jeunes ont bombardé la police de projectiles et causé des dégâts. 35 personnes ont été interpellées. Pillages, incendies et violences sont au menu dans plusieurs villes, en particulier à Manchester, ainsi qu'à Nottingham, Birmingham (centre), Liverpool, Salford (nord-ouest), Bristol et Gloucester (sud-ouest). Cent onze membres des forces de l'ordre, cibles de divers projectiles, bouteilles, briques et planches de bois, ont été blessés depuis le début des émeutes, selon Scotland Yard. A Nottingham (centre), un commissariat a été incendié à coups de cocktails molotov. "Au moins huit personnes ont été arrêtées" pour cet incident. David Cameron a lancé mardi un message de fermeté depuis le perron de Downing Street. "La population ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour rétablir l'ordre dans les rues et les rendre sûres pour ceux qui respectent la loi", a assuré le chef du gouvernement, rentré précipitamment de vacances. "Si vous êtes assez vieux pour commettre de tels crimes, vous êtes également assez vieux pour être punis", a-t-il menacé les jeunes émeutiers, dont certains n'ont qu'une dizaine d'années. Un recours à l'armée est pour l'instant exclu, même si les émeutes s'étendent dans le pays face à des policiers visiblement débordés. Les images d'immeubles calcinés et de magasins pillés tournaient à nouveau en boucle sur les chaînes de télévision britanniques dans la nuit de mardi à mercredi, une publicité dont se serait bien passée la capitale à un an des jeux Olympiques. Signe de la tension, le match amical de football Angleterre - Pays-Bas prévu mercredi à Londres a été annulé. Pour décourager les émeutiers, la police a publié les photos de fauteurs de troubles prises par les caméras de surveillance et suit les réseaux sociaux qui servent de relais aux émeutiers. Elle a également demandé aux parents de surveiller leurs enfants le soir.