Le gouvernement israélien doit se prononcer à partir du 1er juillet sur la mise en oeuvre du plan Trump pour le Proche-Orient, qui prévoit l'annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives qui représentent environ le tiers de la superficie de la Cisjordanie. L'annexion par Israël de pans de la Cisjordanie est une «menace sans précédent pour le processus de paix», a déclaré jeudi 18 juin le chef de la diplomatie jordanienne Ayman Safadi lors d'une visite-surprise au président palestinien Mahmoud Abbas. Selon Ayman Safadi, une telle annexion risquerait de plonger le Proche-Orient dans un «long et douloureux» conflit. Le gouvernement israélien doit se prononcer à partir du 1er juillet sur la mise en oeuvre du plan Trump pour le Proche-Orient, qui prévoit l'annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives qui représentent environ le tiers de la superficie de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'Etat hébreu. La Jordanie, seul pays arabe avec l'Egypte ayant conclu un accord de paix avec Israël, a menacé le mois dernier de reconsidérer ses relations avec l'Etat hébreu si ce dernier menait à bien ses plans d'annexion. Et le roi Abdallah II a réitéré mardi l'opposition de son pays au projet. Jeudi, l'hélicoptère du ministre jordanien des Affaires étrangères s'est posé à la Mouqata, siège de l'Autorité palestinienne, pour transmettre le message du roi à Mahmoud Abbas pour cette rare visite du chef de la diplomatie jordanienne, d'ailleurs la première à Ramallah d'un haut dignitaire étranger depuis le début de la pandémie de Covid-19. «L'annexion est une menace sans précédent pour le processus de paix. S'il y a une annexion, cela va tuer la solution à deux Etats (un Etat palestinien viable aux côtés d'Israël, ndlr) et détruire les bases mêmes du processus de paix (...) Empêcher l'annexion, c'est protéger la paix», a déclaré Ayman Safadi au terme de ses entretiens. La Jordanie «ne ménagera aucun effort et fera tout en son possible pour soutenir» les Palestiniens et «protéger la région des conséquences d'un long et douloureux conflit si Israël annexe le tiers de la Cisjordanie», a-t-il ajouté. Selon un sondage publié début juin, une majorité d'Israéliens craignent une troisième Intifada (soulèvement palestinien) en cas d'annexion. Le premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a lui prévenu d'un «été chaud» si l'Etat hébreu allait de l'avant avec son projet. Une soixantaine d'experts des Nations unies ont appelé cette semaine la communauté internationale à s'opposer au projet israélien d'annexion tandis que les Palestiniens tentent de rallier des appuis à leurs causes et de convaincre des pays, notamment européens, de menacer Israël de sanctions. «Les Etats ont le devoir de ne pas reconnaître, aider ou assister un autre Etat dans quelque activité illégale que ce soit, comme l'annexion ou la création d'implantations civiles dans un territoire occupé. Les leçons du passé sont claires: si elle n'est pas suivie d'effet, la critique n'empêchera pas l'annexion ni ne mettra fin à l'occupation», ont-ils prévenu. Dans le journal Le Monde, une tribune signée de personnalités et d'organisations juives s'oppose au plan israélien d'annexion d'une partie de la Cisjordanie.