Donald Trump reçoit lundi son « ami » Benjamin Netanyahu avant de présenter un plan de paix jugé « historique » par Israël mais rejeté par avance avec force par les Palestiniens. Le locataire de la Maison Blanche, qui a confié dès son arrivée au pouvoir il y a trois ans ce dossier sensible à son gendre Jared Kushner, répète qu'il aimerait « vraiment » réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Cependant, il n'a jamais expliqué jusqu'ici comment il entendait faire revenir à la table des négociations des Palestiniens qui jugent que Washington n'a plus la crédibilité nécessaire pour agir en médiateur. Le Premier ministre israélien a dit s'attendre à un plan « historique » de la part de Donald Trump, qualifié de « plus grand ami qu'Israël ait jamais eu ». Du côté palestinien, le message est clair: le document que l'ex-homme d'affaires de New York a promis d'enfin présenter après de multiples reports est « déjà mort » . »Nous rejetons absolument ce que l'administration Trump a réalisé jusqu'à présent », a déclaré Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Aux termes de l'accord intérimaire dit d'Oslo II de septembre 1995 entre l'Organisation de Libération de Palestine et Israël, la Cisjordanie avait été partagée en trois zones : A, sous contrôle civil et sécuritaire palestinien, B, sous contrôle civil palestinien et sécuritaire israélien, et C, sous contrôle civil et sécuritaire israélien. Cet accord intérimaire devait se terminer en 1999. Or, le plan de Donald Trump « va transformer l'occupation temporaire en occupation permanente », a dénoncé M. Erekat. Le projet américain a aussi été rejeté par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, où se limite l'autorité de Mahmoud Abbas. Le plan américain « ne passera pas » et pourrait même conduire les Palestiniens à une « nouvelle phase » de leur lutte, a prévenu Ismaïl Haniyeh, chef du mouvement islamiste. Les Etats-Unis ont présenté en juin le volet économique de leur plan, qui prévoit environ 50 milliards de dollars d'investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans. Mais les détails concrets de ce projet restent l'objet de spéculations. Selon les Palestiniens, le plan américain comprend l'annexion par Israël de la Vallée du Jourdain, vaste zone stratégique de la Cisjordanie, et des colonies en Territoires palestiniens, ainsi que la reconnaissance officielle de Jérusalem comme seule capitale d'Israël.