Donald Trump promet qu'il détaillera sa feuille de route pour mettre fin au conflit israélo-palestinien avant l'arrivée de Benjamin Nétanyahou à Washington, prévue mardi. Donald Trump sait faire durer le suspense jusqu'au bout, lorsqu'il s'agit d'annoncer l'un des chantiers les plus importants de sa présidence. Un chantier sur lequel son gendre, Jared Kushner, travaille depuis près de trois ans. Mais cette fois, le président américain le promet : il dévoilera enfin son plan pour mettre fin au conflit israélo-palestinien avant la visite la semaine prochaine à Washington du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et de son rival, Benny Gantz. «C'est un excellent plan», a-t-il déclaré jeudi 23 janvier aux journalistes qui se trouvaient à bord d'Air Force One, de retour du forum de Davos. Seul le volet économique de ce projet, concocté depuis le printemps 2017 dans le plus grand secret, a été présenté en juin : 50 milliards d'investissements internationaux dans les territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans. Mais les dirigeants palestiniens, qui refusent de discuter avec l'administration Trump depuis que le président américain a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, ont rejeté par avance le plan américain, qui semble devoir enterrer la solution à deux Etats jusqu'ici privilégiée par la communauté internationale. A bord de l'avion présidentiel, Donald Trump s'est félicité que Benyamin Nétanyahou et son adversaire politique, Benny Gantz, aient tous les deux accepté de se rendre à la Maison Blanche alors qu'ils sont en campagne en vue des élections du 2 mars. « Nous avons les deux candidats qui viennent, c'est du jamais-vu », a-t-il souligné. Benyamin Nétanyahou est attendu à Washington mardi, jour où, par ailleurs, les députés israéliens doivent commencer à discuter de la demande d'immunité du chef du gouvernement, inculpé pour «corruption» dans trois affaires. Interrogé sur d'éventuels contacts entre son administration et les Palestiniens, M. Trump est resté évasif. «Nous leur avons parlé brièvement», a-t-il répondu, sans autres précisions. «Je suis certain qu'ils réagiront peut-être de manière négative au début, mais c'est en réalité très positif pour eux», a-t-il ajouté. L'Autorité palestinienne a en effet réitéré jeudi son rejet catégorique du projet de paix de la Maison Blanche. «"L'accord du siècle" que le président Trump pourrait annoncer est déjà mort», a déclaré le porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, à l'issue d'une rencontre de ce dernier avec le président russe, Vladimir Poutine. «Nous rejetons absolument ce que l'administration Trump a réalisé jusqu'à présent (…) Notre position est claire : Israël doit mettre fin à l'occupation des terres palestiniennes en vigueur depuis 1967», a ajouté Nabil Abou Roudeina. La colonisation par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est annexée s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, mais elle s'est accélérée ces dernières années sous l'impulsion du premier ministre Nétanyahou et de son allié à Washington. Mercredi, le président Abbas avait souligné «l'importance du rôle français et européen pour sauver le processus politique», lors d'une rencontre avec le président français, Emmanuel Macron, qui s'est rendu à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. «Quelque processus de paix que ce soit n'est possible que si les parties en présence veulent bâtir la paix, alors la France aidera et dans le rôle qui doit être le sien et sera le sien», a affirmé M. Macron cette semaine à Jérusalem. Le plan annoncé par Donald Trump en campagne était attendu à l'automne 2019, après les élections israéliennes de septembre. Mais ce scrutin, qui a opposé Benyamin Nétanyahou à l'ancien chef de l'armée Benny Gantz, n'a pas débouché, comme lors des élections précédentes d'avril, sur la formation d'un gouvernement, d'où la tenue de nouvelles législatives au début de mars.