L'Affaire de Soulaiman Raissouni, accusé de viol et de séquestration par Adam Muhammad, n'a pas fini de provoquer des remous dans la sphère militante, que ce soit au Maroc ou à l'international. Les associations de défense des droits de l'Homme se mobilisent, mais pas toutes de la même manière. Si l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) a adopté un discours clair et neutre dans cette affaire, l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) n'a pas tardé à publier un communiqué saturé de préjugé et prenant position en faveur de Soulaiman Raissouni. Cette déclaration n'a pas été adoptée à l'unanimité par les membres de l'AMDH, et beaucoup s'y sont opposés, vu les préjugés qu'elle véhicule. Cette scission au sein de l'AMDH émane d'un mal bien plus profond. Bien que celle-ci se présente comme une association de défense des droits de l'Homme, aucun précepte démocratique n'y est appliqué. C'est bien ce qu'a dévoilé le vice-président de l'AMDH, Brahim Missour, lors d'une déclaration à la presse, en affirmant que les tensions sont à leur comble au sein de l'association à cause de nombreuses prises de positions qui sont imposées aux membres contre leur gré. Dans le même courant d'idées, l'éminent militant droit-de-l'hommiste Mustapha El Manouzi s'est fendu d'une vidéo dont l'impact a été retentissant. Il y a appelé certaines associations des droits de l'Homme à respecter les procédures judiciaires et à savoir rester neutres. Et d'ajouter dans ce sens que certaines associations militantes n'ont qu'un but : changer les cours des affaires judiciaires en prenant parti. Brahim Missour a admis que la position exprimée par l'AMDH dans son communiqué n'est ni neutre ni appropriée, tout en appuyant sur la légalité complète de la procédure judiciaire enclenchée à l'égard de Soulaiman Raissouni. Pour Missour, la police judiciaire a été réactive à l'appel de détresse d'Adam Muhammad, et cela n'est qu'une évolution honorable de la situation. Les militants des droits de l'Hommes font ainsi attention, dans l'affaire Soulaiman Raissouni, à ne pas répéter la même erreur qu'ils ont commise dans l'affaire Bouachrine, à savoir décrédibiliser et lyncher les victimes afin de faire valoir l'innocence de l'accusé. Cela laisse penser que l'implosion de l'AMDH n'est plus qu'une question de temps, en particulier à cause des tensions et conflits générés par Khadija Ryadi qui cherche toujours à calquer ses positions militantes sur les positions de son parti politique, Annahj Addimocrati. Ces prises de positions corrompues et politisées ont été affirmées et confirmées par de nombreux dirigeants de l'AMDH qui se battent encore pour faire fonctionner l'association, au moment où d'autres, sidérés, ont déjà pris la porte. Ainsi, Khadija Ryadi procède, dans l'affaire Soulaiman Raissouni, de la même manière dont elle a procédé dans l'affaire Bouachrine. La politisation de ce genre d'affaires semble être son mot d'ordre, dans des tentatives désespérées de faire pression sur la justice et susciter la symphatie. A Khadija Ryadi se joint le professeur de l'histoire El Maati Monjib, actuellement poursuivi dans une affaire de détournement de fonds alloués à son association. Jamais deux sans trois, l'homme d'affaire Mohamed Reda est également membre de ce trio de bienheureux, et il est également poursuivi sans une affaire de détournement de subventions financières qu'il mobilisait pour venir en soutien à Taoufiq Bouachrine. Ce genre de tensions ne se limite pas qu'à l'AMDH, mais touche également de nombreuses associations membres de la a Coalition Marocaine des Instances des Droits Humains (CMIDH), révèle Mustapha El Manouzi. Aux diverses prises de position s'ajoute la position de Human Rights Watch, dont le vice président de la région MENA, Eric Colstein, a déclaré dans un tweet que Soulaiman Raissouni avait le droit à un procès équitable sans pour autant baffouer les droits de la victime. Amnesty International, pour sa part, a affirmé qu'elle ne prenait plus le parti de Soulaiman Raissouni. A l'international, les communiqués émanant d'associations qui affirment leur solidarité avec Adam Muhammad fusent de toutes parts. Le dernier en date est une déclaration de l'Association tunisienne Mawjoudin, signée par 23 autres associations de tout le Maghreb et le Moyen-Orient. Ces associations se sont soulevées contre la campagne de diffamantion lancée à l'égard de la victime par les partisans de Souleiman Raissouni, et en premier lieu son avocat, Abdelmoula El Marouri.