Les militants des droits de l'Homme ont observé, hier à Rabat, un sit-in en commémoration de la journée nationale du disparu. Ils revendiquent la levée du secret sur toutes les disparitions et de l'impunité contre ces crimes. Plusieurs militants des droits de l'Homme ont battu le pavé hier à Rabat pour demander la levée du secret sur toutes les disparitions. C'est au centre de la capitale, en fin de l'après-midi d'hier, que les militants des droits de l'Homme se sont donné rendez-vous. Répondant à l'appel du Comité de suivi du colloque national relatif aux violations graves des droits humains au Maroc, ils ont observé un sit-in d'une trentaine de minutes en commémoration de la journée nationale du disparu, célébrée le 29 octobre. Une tradition au cours de laquelle ces militants réitèrent une seule et même revendication : la vérité. Pour une vérité totale « Pour une vérité totale, et l'activation de la justice dans le dossier de la disparition forcée au Maroc ». C'est le slogan que le comité a choisi de donner à sa manifestation 2012 pour rappeler que l'attente des victimes des disparitions forcées et leurs familles d'une justice n'aura que trop duré. « La célébration de cette journée coïncide avec la commémoration de la 47ème année de l'enlèvement et de l'assassinat du leader politique Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris, et de la 40ème année de l'enlèvement du militant Hussein El Manouzi en 1972 en Tunisie », précise le comité voulant ainsi souligner l'importance que revêt son sit-in symbolique. « Nous voulons la vérité, car nous sommes convaincus que l'Etat marocain la détient », déclare au « Soir échos » Khadija Ryadi, présidente de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), membre du comité. « La vérité », ils la revendiquent pour tous les dossiers dont le nombre dépasse la soixantaine, selon le comité estimant que le moment est venu de tourner la page. Justice pour tous Doté d'une constitution consacrant les droits de l'Homme, le Maroc est à présent appelé à « activer la justice » pour la mettre en œuvre. « Des analyses ADN ont été effectuées sur les cas de disparition, alors il n'est plus question que l'impunité continue contre ces crimes », affirme Khadija Ryadi regrettant que le Maroc continue « à bloquer » la justice française dans l'instruction de l'affaire Ben Barka. « Lorsque des personnalités marocaines sont convoquées, l'Etat n'y consent jamais laissant ainsi le secret peser de tout son poids sur le dossier Ben Barka », ajoute la présidente de l'AMDH. Justice rime aussi avec garanties, pour les militants des droits de l'Homme qui appellent l'Etat à mettre en place les conditions nécessaires pour cela. « Il est tout aussi urgent que le Maroc ratifie officiellement et effectivement la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Le Maroc a déclaré sa volonté de le faire mais sans plus. Il faut passer à l'action et publier cette convention au Bulletin officiel », recommande la présidente de l'AMDH. * Tweet * *