Khadija Ryadi, une militante du parti Annahj, vient d'être élue présidente de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH). C'est la première fois qu'une femme prend les commandes de cette association. Une femme à la tête de l'AMDH. C'est ce qu'a décidé dimanche soir le nouveau bureau central de cette association, qui a élu à l'unanimité de ses 21 membres Khadija Ryadi. Contactée par ALM, cette militante née en 1960 dans une famille de résistants à Taroudant a affirmé «mesurer l'ampleur de la responsabilité» dont elle vient d'être investie, en assurant qu'elle «poursuivra sur les traces de ses prédécesseurs», dont le président sortant Abdelhamid Amine (Annahj), élu avec Abdelilah Benabdessalam ( indépendant) vice-président de l'AMDH. Khadija Ryadi est la première femme à être élue présidente de l'AMDH. Un acte fondateur et porteur d'une forte symbolique, d'autant plus forte que l'AMDH s'est toujours vu reprocher « un hégémonisme machiste ». En effet, l'AMDH n'a pas été insensible à l'expérience de sa consœur l'OMDH, qui compte déjà à sa tête la militante Amina Bouayach. Au-delà de la présidence, 38% de femmes sont désormais présentes dans les instances dirigeantes de l'AMDH. Pour s'en rendre compte, il suffit de préciser que le nouveau vice-secrétaire général de l'AMDH est une femme (Samira Kinani), sans oublier Zermouq Fatima Zahra, Yacoubi Fatiha, Gallas Naïma et Fatiha Mesbahi, fraîchement élues «conseillères». Simplement, cette «vague féministe» n'est pas entendue de la même oreille. Khadija Ryadi est proche du président sortant de l'AMDH. Le rapprochement «idéologique» entre Khadija Ryadi et Abdelhamid Amine, compte tenu de leur appartenance au parti Annahj (Voie démocratique), n'est pas vu d'un bon œil. Certains militants ont déjà exprimé à ALM leur crainte que l'ancien mouvement d'extrême gauche «ne fasse main basse sur l'AMDH». «Association de défense des droits de l'Homme, l'AMDH doit préserver sa neutralité et se mettre à l'abri de l'influence de tel ou tel parti», a déclaré à ALM Mohamed Tarek Sbaï, un ancien militant de l'AMDH. Interrogée sur ce point, la présidente Khadija Ryadi a déclaré à ALM que «l'appartenance politique des militants est une question personnelle, et que les positions politiques des uns ou des autres n'influeront en rien sur la ligne de militance de l'association, à savoir la lutte pour la globalité des droits humains». En ce qui concerne son étiquetage politique «Annahj», Mme Ryadi s'est voulue rassurante. «Les décisions seront prises au sein de notre association de manière collégiale», dans une référence à ses collègues dans le nouveau bureau central de l'association. Sur ce dernier point, 21 membres, dont sept femmes, ont été élus dimanche soir par la commission administrative issue du 8ème congrès de l'AMDH : en plus de Khadija Ryadi (présidente), Abdelhamid Amine et Abdelilah Benabdessalam (vice-présidents), le nouveau bureau central comprend Moustaghfir Abdellatif (secrétaire général), Samira Kinani (vice-SG), Tayeb Madmad (Trésorier), Mohamed Sadkou (vice-trésorier), Ali Ammar, Gallas Naïma, Ahrat Alhassan, Al Assal Abdessalam, Ettaïf Atika, Al Hayij Ahmed, Zermouq Fatimazahra, Ali Tabhi, Yacoubi Fatiha, Khattab Mohamed, Fatiha Mesbahi, Bouhdoudi Hamid, Benyoub Mohamed et Mesdad Abdellah (conseillers).