Alors que le monde vacille entre crises multiples et recompositions géostratégiques, le dossier du Sahara marocain s'impose aujourd'hui comme l'un des baromètres les plus éloquents de la capacité du système international à sortir de la gestion stérile des conflits pour s'engager résolument dans leur règlement durable. À ce carrefour historique, l'initiative marocaine d'autonomie, forgée avec responsabilité et vision en 2007, se présente non seulement comme une offre de paix, mais comme le seul horizon politique réaliste pour clore un différend artificiel. Ce basculement, salué par un nombre croissant de pays à travers le monde, ne résulte ni du hasard ni de la diplomatie de circonstance. Il est l'aboutissement d'une stratégie nationale cohérente, portée par une vision Royale éclairée, une diplomatie proactive et une dynamique interne fondée sur le développement, l'inclusion et la stabilité. L'initiative marocaine : D'un cadre de négociation à une norme internationale Force est de constater que l'initiative marocaine n'est plus un projet parmi d'autres. Elle est devenue une référence incontournable, un socle autour duquel se cristallise un consensus mondial en devenir. La reconnaissance formelle par des puissances comme les Etats-Unis, la France, ainsi que l'ouverture de consulats étrangers dans les provinces du Sud, en sont les manifestations les plus tangibles. Dans le même temps, le modèle de développement régional déployé à Laâyoune, Dakhla et dans l'ensemble du Sahara marocain consacre cette initiative dans les faits. Participation accrue des femmes et des jeunes, gestion locale démocratique, projets structurants : autant de jalons concrets d'une autonomie sous souveraineté nationale pleinement assumée. Ce réalisme, cette légitimité historique et juridique, font aujourd'hui cruellement défaut à la thèse séparatiste, vidée de toute substance politique et de plus en plus assimilée à une menace sécuritaire dans une région minée par les trafics, le terrorisme et l'instabilité. Nations unies : Entre neutralité usée et responsabilité historique Dans ce contexte en pleine mutation, la dernière intervention de l'envoyé personnel Staffan de Mistura devant le Conseil de sécurité a fait l'effet d'un signal d'alarme. Loin d'être à la hauteur des transformations en cours, cette prise de parole a rappelé la fatigue d'un format onusien prisonnier de son propre formalisme. Pire encore, elle a mis en évidence une inquiétante sélectivité dans les visites et les priorités, où les voix du terrain marocain sont ignorées au profit de postures diplomatiques dépassées. LIRE AUSSI : Sahara marocain : L'Afrique de la souveraineté dit non aux impostures Les équilibres internationaux évoluent. Les capitales influentes ne se contentent plus d'observer ; elles s'expriment, tranchent et soutiennent ouvertement l'initiative marocaine. À ce titre, le rôle de l'ONU doit évoluer : elle ne peut rester figée dans une neutralité de façade qui ne répond plus aux exigences de notre époque. Tindouf : Une tragédie humanitaire et un angle mort onusien Parmi les omissions les plus flagrantes de l'approche actuelle des Nations Unies, figure le silence coupable sur les camps de Tindouf. Détention arbitraire, absence de recensement, détournement de l'aide humanitaire, enrôlement d'enfants... Tout cela est documenté. Et pourtant, ces violations majeures ne sont que timidement mentionnées dans les rapports onusiens. Or, l'inaction face à la souffrance humaine est aussi une forme d'échec moral. Les camps de Tindouf ne sont pas un refuge, ce sont des zones de non-droit, devenues le terreau d'une instabilité qui dépasse de loin les frontières de la région. Il est urgent d'y apporter une réponse courageuse, lucide et coordonnée. Un choix historique pour l'ONU : Ignorer ou agir La médiation onusienne est aujourd'hui à la croisée des chemins. Soit elle embrasse le changement et soutient une solution portée par le bon sens, la légalité et la volonté de paix, soit elle persiste dans une posture d'attentisme qui mine sa crédibilité. Le monde ne tolère plus les impasses prolongées. Et les peuples de la région ne sauraient attendre indéfiniment que leur sort soit suspendu à des consultations sans issue. L'initiative marocaine est prête. Elle est réaliste. Elle est soutenue. Elle est mise en œuvre. Ce que nous attendons maintenant, ce n'est plus l'analyse, mais l'alignement des institutions internationales sur la réalité du terrain et sur la volonté de ceux qui aspirent à la paix. Le Sahara marocain est un moteur de stabilité. L'ignorer, c'est nourrir l'instabilité. Le reconnaître, c'est bâtir l'avenir. *Présidente de l'Observatoire du Sahara pour la paix, la démocratie et les droits de l'Homme