La Charte de déontologie du journalisme est entrée en vigueur lundi, suite à sa publication sur le site électronique du Secrétariat général du gouvernement, conformément aux dispositions de la loi n°90.13 portant création du Conseil national de la presse (CNP). Cette charte déontologique constitue la pierre angulaire de l'autorégulation de la profession, souligne le CNP dans un communiqué, en relevant que ce document est le fruit d'une accumulation nationale de contributions d'organismes professionnels marocains de journalisme et des médias. Les fake news sont l'un des sujets placés au coeur de la nouvelle charte. Avec la profusion d'informations erronées qui se propagent, surtout dans certains médias du web, les fake news sont désormais considérés comme une violation de la nouvelle charte, et ce, à travers n'importe quel procédé, que ce soit la publication d'informations qui ne sont pas véridiques et dont les sources ne sont pas fiables ou prouvées, des vidéos ou des images truqués ou mises en scène. La nouvelle charte condamne aussi le plagiat, qui est devenu une pratique courante dans le domaine. Elle aborde le principe de la propriété intellectuelle et considère le produit journalistique comme tel. Avec la prolifération du sensationnalisme malsain, obéissant purement à la logique de la création du buzz de toutes les manières, la charte rappelle certains médias à l'ordre. Il est désormais interdit d'utiliser la faiblesse, la vulnérabilité, l'handicap et la discrimination comme sujets de vidéos sensationnelles. En vue de protéger les mineurs également, il est désormais interdit d'exploiter ou de faire figurer ces derniers dans des vidéos voulant créer le buzz. Le respect de la dignité humaine est un principe auquel « il ne peut y être dérogé (…) même avec consentement de la personne ». La nouvelle charte condamne également, sous un même ensemble, la vulgarité,l'incitation à la débauche, par le langage, l'apologie de la violence, et le non-respect de la vie privée par ses nouvelles dispositions. En nouvelle addition, l'encouragement de la sorcellerie est une pratique désormais interdite sur les produits médiatiques. Le droit à l'oubli est une nouvelle addition à la réglementation déontologique. Ce concept a été discuté et mis en pratique dans l'Union européenne et en Argentine à la fin du 20ème siècle, « il permet à un individu de demander le retrait sur le Web de certaines informations, vidéos ou photos, qui pourraient lui nuire sur des actions qu'il a faites dans le passé. » La nouvelle charte permet aujourd'hui aux individus de demander le retrait de fausses informations les concernant et qui leur portent préjudice. La nouvelle charte aborde également le principe de la présomption d'innocence, il est désormais interdit de faire passer des personnes suspectes pour des coupables avant qu'ils ne soient prouvés réellement inculpés des chefs d'accusations portés à leur égard.