Mondial 2010. L'Afrique du Sud a reçu un sérieux coup après son échec lors de la CAN 2004. Elle continue d'essayer de minimiser l'impact de la crise de son football sur sa candidature pour le Mondial 2010. En cinq participations à la Coupe d'Afrique des Nations, c'est la première fois que l'Afrique du sud est éliminée au premier tour sortant ainsi par la petite porte de la compétition alors que ce pays est en pleine course pour abriter le Mondial 2010. Sacré en 1996 pour sa première participation après des années d'interdiction en raison de l'apartheid, le pays de Nelson Mandela confirme un recul sensible à chaque Can, après avoir été finaliste en 1998, demi-finaliste en 2000 et quart de finaliste en 2002. Même si cela ne figure pas dans le cahier des charges de la FIFA, les observateurs sont convaincus qu'une bonne prestation lors de la 24ème édition de la CAN constitue un atout de taille et un «plus» très appréciable pour les candidats à l'organisation du Mondial 2010. Sur ce point, les Sud-africains ont doublement perdu devant les Marocains. C'est apparemment très sérieux si l'on se réfère à une certaine panique manifestée par différents acteurs sud-africains. Le mardi 17 février, lors d'un point de presse qui a eu lieu à Johannesburg, le directeur général du Comité de candidature sud-africaine pour l'organisation de cette Coupe du monde, Danny Jordan, avait déclaré que «La campagne sud-africaine se poursuit et je suis toujours confiant en les chances de notre candidature». L'Afrique du Sud a ainsi essayé de minimiser l'impact du malaise que traverse actuellement son football et les récentes contre-performances de son équipe nationale. D'ailleurs, à l'intérieur même de l'Afrique du Sud, les médias locaux avaient sérieusement tiré la sonnette d'alarme contre l'effet négatif sur le dossier sud-africain que pourrait avoir la crise que traverse actuellement le football local. Particulièrement à cause des dissensions au sein de la Fédération nationale de football (SAFA) et de la direction technique de l'équipe nationale, ainsi que la sortie prématurée des Bafana Bafana au premier tour de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2004). Ce à quoi M.Jordan a tenté de rétorquer comme réponse aux inquiétudes sur les répercussions des faibles résultats des Bafana Bafana en Tunisie, sur la candidature de son pays en déclarant «En Tunisie (durant la CAN), les journalistes m'interrogeaient essentiellement sur la situation du VIH-sida, les installations sportives... Personne ne m'a posé de questions ni sur la SAFA ni sur Shakes Mashaba», (allusion faite à l'ex-coach national limogé à la veille de la Coupe d'Afrique). Et le responsable sud-africain d'ajouter que la France a réussi à abriter le Mondial de football en 1998 bien qu'elle ne se soit pas qualifiée à l'édition précédente en 1994. Si la FIFA ne s'intéresse effectivement pas à la qualité de jeu des pays candidats, mais plutôt aux stades, aux moyens de communication, à la sécurité et au transport, il n'en demeure pas moins que le coup est dur pour la candidature du pays du Cap. Un constat fort appuyé par l'annulation du match d'exhibition qui devait opposer le Réal Madrid aux Bafana Bafana, début mars prochain et qui était destiné à soutenir la candidature de l'Afrique du Sud à l'organisation du Mondial-2010. Ce qui en dit long sur la déception de tout un pays. Les propos de M. Jordan sont loin de faire oublier que les Sud-africains comptaient beaucoup sur la CAN 2004 pour marquer les esprits en réussissant un joli parcours, même si la FIFA n'entend pas mélanger les résultats sportifs et le cahier des charges imposé aux candidats. Avant le match contre le Maroc, le chef adjoint de la délégation sud-africaine, Mubarak Mohammed, avait estimé que «Ce match revêt une très grande signification. Une victoire sur eux constituerait une victoire pour la candidature 2010». A ce moment il n'y avait aucune mention des infrastructures, de transports ou autres. Il s'agissait uniquement de battre les Marocains pour marquer un bon point aux yeux des décideurs de la FIFA. Les Bafana Bafana étaient certainement loin d'envisager un échec total. Un échec qui a permis au Maroc, concurrent direct à l'organisation de la Coupe du monde 2010 de se démarquer. L'association Maroc-2010 devrait saisir cette occasion et d'utiliser les nouvelles donnes à bon escient. Il reste moins de trois mois pour la décision finale de la FIFA.