Les deux rives de la Méditerranée sont actuellement la scène de changements importants touchant la sécurité et la stabilité de la région. C'est ce qu'ont essayé d'expliquer les intervenants d'un colloque dont la séance d'ouverture a coïncidé, vendredi 29 juin, avec la cérémonie inaugurale du 34ème Moussem culturel international d'Asilah. S'inscrivant dans le cadre de la 27ème session de l'Université d'été Al Moutamid Ibn Abbad, les travaux de ce colloque visaient à étudier la possibilité d'établir «un nouveau partenariat méditerranéen qui prend en compte les changements qui animent la région et les évolutions possibles à la lumière des nouvelles législations politiques et économiques adoptées par les pays des deux rives», selon les organisateurs. Intervenant à cette occasion, José Luis Rodriguez Zapatero, ancien chef du gouvernement espagnol, indique que l'Europe est forte, donc capable de surmonter la crise économique et financière qu'elle traverse. Il poursuit que les changements politiques, que connaissent certains pays de la rive sud, peuvent mener à la démocratie, qui est en soi une plus grande conquête. «La démocratie va ainsi s'étendre à d'autres pays arabes», ajoute M. Zapatero. Par ailleurs, les pays du Nord sont appelés à réviser leur système de coopération avec ceux du Sud en vue d'établir un véritable partenariat méditerranéen fondé sur des bases égalitaires à même de réaliser les aspirations des peuples de la région relatives au développement, à la sécurité et à la stabilité de la région. Selon Franco Frattini, ancien ministre italien des affaires étrangères, l'Europe ne doit pas rester enfermée sur soi, elle est appelée à «assouplir les politiques européennes des visas», précise-t-il. L'ancien ministre italien poursuit que les pays arabes ne peuvent réussir leur transition démocratique sans trouver les moyens à même de mieux répondre aux attentes et aux besoins des jeunes. L'Europe est appelée à coopérer et donc à contribuer à la réussite de cette transition, mais «dans un esprit de partenariat égalitaire», souligne M. Frattini. Certes, le Maroc a déployé de grands efforts pour devenir un interlocuteur incontournable dans la zone méditerranéenne. «Nul besoin de rappeler à cet égard les efforts déployés par le Royaume du Maroc sous la conduite éclairée de SM le Mohammed VI, au niveau bilatéral ou multilatéral, en vue d'intensifier la coopération bénéfique entre les différentes composantes de l'espace méditerranéen, indépendamment des frontières géographiques et des divergences tant culturelles qu'ethniques», affirme Mohamed Benaïssa, secrétaire général de la Fondation du Forum d'Asilah. Les intervenants à ce colloque conviennent que la redynamisation de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) s'avère une nécessité. «Le Maroc aspire à ce que l'UMA soit un acteur central et agissant dans la coopération euro-méditerranéenne. Car le développement du Maghreb, de par son rôle à la fois intégrateur et fédérateur, aura un impact majeur sur la prospérité et la sécurité de l'Union européenne et de l'ensemble du bassin euro-méditerranéen», souligne Youssef Amrani, ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération.