Les mouvements politiques à Bahreïn ont apporté leur soutien à la proclamation d'une monarchie constitutionnelle, tout en émettant des réserves sur les réels pouvoirs des députés élus au sein d'un Parlement bicaméral. Bahreïn s'est proclamé jeudi monarchie constitutionnelle et va organiser des élections législatives en octobre et, pour la première fois, des élections municipales en mai. Ces mesures ont été annoncées par l'émir de Cheikh Hamad Ben Issa Al-Khalifa, qui a pris le titre de roi dès jeudi, anniversaire de l'adoption par référendum en février 2001 de la Charte nationale sur des réformes politiques dans le pays. Bahreïn, qui compte 650.000 habitants, devient avec l'Arabie Saoudite, le deuxième royaume membre du Conseil de coopération du golfe (CCG), qui regroupe aussi le Koweït, les Emirats arabes unis, Qatar et Oman. Dans un discours, Cheikh Hamed a convoqué pour le 24 octobre des élections législatives afin de rétablir le Parlement, établi en 1973 et dissous en 1975, et des élections municipales pour le 9 mai « dans le souci de réactiver le plus tôt possible la vie démocratique » dans le pays. Une révision de la Constitution, opérée dans le cadre de la Charte, fait de l'émirat « le royaume de Bahreïn et établit des institutions comme nous l'avions promis et comme l'a confirmé le consensus qui s'est dégagé du référendum» sur la Charte nationale, approuvée par 98,4%, a-t-il ajouté. La constitution amendée, qui a fait l'objet d'un décret royal à publier dès jeudi au journal officiel selon cheikh hamad, garantit à la femme le droit de vote et d'éligibilité et prévoit la création d'un tribunal constitutionnel et d'un office de contrôle de la gestion des deniers publics par l'exécutif. Pour sa part, Cheikh Ali Salmane, le président de l'Association pour la réconciliation nationale islamique (ARNI), a déclaré : « Nous sommes pour le programme de réformes, qui a favorisé l'adhésion des Bahreïnis ». Mais l'annonce, en vertu d'un amendement à la Constitution, d'un système bicaméral, avec une chambre des députés élue et un Majles al-Choura (Conseil consultatif) désigné doté de pouvoirs législatifs suscitent des craintes chez les mouvements politiques. Cette dualité «constitue une déception », a ajouté Cheikh Salmane, estimant que l'expérience du Parlement élu, formé en 1973 avant d'être dissous en 1975, était "plus novatrice que celle annoncée aujourd'hui ».