Le désir de vouloir rentrer au Maroc s'explique par trois raisons : la volonté de contribuer au développement économique du pays, le rapprochement familial ainsi que le confort et la qualité de vie. Une fois leurs études achevées, les étudiants marocains en France envisagent-ils un retour au pays ? Une étude réalisée par Careers in Morocco, en partenariat avec le Club France Maroc et la Fondation Académia a tenté de répondre à la question en interrogeant par voie électronique 1.897 Marocains. Les personnes sondées ont été réparties en 3 catégories : les étudiants, les diplômés de l'enseignement supérieur résidant en France et les diplômés ayant choisi de rentrer au Maroc. L'étude révèle que 72% des diplômés et 53% des étudiants marocains souhaitent rentrer au Maroc. La grande majorité des étudiants marocains envisage de rentrer au plus tard après quatre années d'expérience professionnelle en France. Le désir de vouloir retourner vivre au Maroc s'explique par trois raisons : la volonté de contribuer au développement économique du pays, le rapprochement familial ainsi que le confort et la qualité de vie. Mais il faut aussi reconnaître que le contexte politique en France semble inciter davantage les diplômés marocains à rentrer au Maroc que le contexte économique. Ceux qui envisagent de rentrer au Maroc ont l'intention de s'installer entre Rabat et Casablanca. Et ce n'est pas un pur hasard, car ces deux agglomérations constituent l'axe économique le plus important du pays. Les secteurs d'activité que les étudiants et les diplômés marocains privilégient sont ceux de la banque-assurance, de la finance et les technologies de l'information, et les télécommunications. Par contre, plusieurs étudiants et diplômés résidant en France n'ont pas l'intention de retourner au Maroc. Le niveau de salaire trop bas et les perspectives de carrière non motivantes constituent les principaux freins au retour. Selon l'étude, 28% des étudiants et 30% des diplômés marocains avancent le niveau de rémunération trop bas comme obstacle. Les prétentions salariales moyennes des étudiants d'université se situent autour de 15.000 DH. Pour les écoles de commerce, le salaire moyen souhaité est de 22.000 DH alors qu'il est de 19.500 DH pour les écoles d'ingénieurs. Parmi les autres freins à un retour au pays d'origine figurent l'environnement professionnel peu épanouissant, la pression sociale, le contexte économique et politique du Maroc. Par ailleurs, l'enquête s'est également intéressée aux Marocains qui ont fait le grand saut en entamant une nouvelle vie au Maroc. La moitié des diplômés marocains qui sont rentrés au Maroc a bénéficié d'une promesse d'emploi avant même son arrivée. Quant à la durée de chômage, celle-ci est relativement courte. En effet, l'étude souligne qu'un diplômé sur trois a réussi à trouver un emploi au Maroc en moins de trois mois. Le secteur privé est largement privilégié (72%) par rapport au public. A noter qu'une personne sur dix a créé sa propre entreprise. Les difficultés liées au milieu professionnel (manque de transparence) ou à des facteurs culturels (le mode de vie) ou encore à un système de santé imparfait constituent des obstacles à l'épanouissement de certains diplômés de l'enseignement supérieur français qui sont retournés vivre au Maroc. Pour les personnes mariées ou l'ayant été, le système de santé marocain constitue un facteur d'insatisfaction. Cela est probablement dû à des responsabilités familiales plus prégnantes que celles d'un célibataire. «Les binationaux semblent plus sensibles à la qualité du système de santé, car ils ont peut-être pour référence le système de santé français», expliquent les auteurs de l'étude. En dépit de ces difficultés, la plupart d'entre eux se déclarent satisfaits de ce retour et de leur qualité de vie au Maroc.