Les étudiants étrangers doivent attester de 5.500 euros sur un compte en banque, soit 1.500 euros supplémentaires par rapport à 2010, pour se voir accorder un titre de séjour. Le gouvernement français a pris une nouvelle mesure à l'encontre des étudiants étrangers en procédant à un durcissement des conditions financières. Désormais, nos étudiants devront être suffisamment fortunés pour éviter l'expulsion. Cette mesure jugée «discriminatoire» par plusieurs organisations d'étudiants en France fait suite à la publication, le 6 septembre dernier, par le ministère de l'intérieur, d'un décret d'application de la loi relative à l'immigration, l'intégration et la nationalité du 16 juin 2011. Les ressources financières minimales pour se voir accorder un titre de séjour sont augmentées de 70% à 100% d'une bourse de gouvernement français (article 36 du décret). Dans un communiqué publié le 13 septembre 2011, l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), première organisation étudiante, indique que «le ministère de l'intérieur exige des étudiants étrangers qu'ils attestent de 5.500 euros sur un compte en banque, soit 1.500 euros supplémentaires par rapport à la situation en 2010». Pour la première organisation étudiante en France, il s'agit d'une «politique discriminatoire insupportable» menée par le gouvernement français. «Cette mesure s'inscrit dans le durcissement continu des politiques d'immigration que le gouvernement nous impose depuis cinq ans. Immigration choisie, politique du chiffre, les barrières pour séjourner en France se sont multipliées. Chaque année, les étrangers venus pour étudier dans notre pays doivent faire face à une machine administrative implacable qui fait basculer des centaines d'entre eux dans l'irrégularité», déplore l'organisation dans un communiqué. L'UNEF ainsi que d'autres organisations à savoir l'UEAF (Union des Etudiants Algériens de France) et l'UEVF (Union des Etudiants Vietnamiens en France) dénoncent fermement cette mesure «qui fait de la fortune personnelle un critère d'entrée sur le territoire». «Ce que le gouvernement français exige d'un étudiant étranger est indigne d'un modèle de société républicain. Egaux dans les amphis, les étudiants français et étrangers sont inégaux face à la loi», peut-on lire dans le communiqué. Face à cette situation, l'UNEF exige le retrait dans les plus brefs délais de cette nouvelle exigence financière faite aux étudiants étrangers. L'organisation revendique l'égalité des droits entre étudiants étrangers et français sur tous les plans, en insistant sur la fin du critère de nationalité pour les bourses sur critères sociaux et l'établissement d'un titre de séjour pluriannuel pour l'ensemble des étudiants étrangers. Rappelons que chaque année, près de 30.000 Marocains poursuivent leurs études supérieures en France. Cet engouement pour les études dans l'hexagone s'explique en grande partie par la qualité des diplômes français mondialement reconnus. Cette nouvelle mesure risque de dissuader bon nombre de familles marocaines à envoyer leurs enfants étudier au pays de Voltaire.