La famille Senoussi va céder ses parts. L'autre actionnaire, Ajial, a accepté. Mais il n'est pas sûr que les banques créancières autorisent la transaction. «Les négociations autour de la situation de Legler Maroc sont aujourd'hui sur la bonne voie. Les discussions à ce sujet sont très actives ce qui promet un développement heureux de l'affaire», confie à ALM Ahmed Réda Chami, ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Depuis quelques semaines, c'est le ministre qui suit en personne l'affaire. Plus particulièrement depuis que des industriels turcs ont manifesté leur intérêt de reprendre une partie du capital de l'entreprise en redressement judiciaire depuis septembre 2009. Selon des sources proches de la famille Senoussi, le spécialiste du tissage turc, Bossa, a en effet souhaité racheter les parts de la famille Senoussi dans le capital, l'autre part étant détenue par le fonds d'investissement Ajial du Consortium maroco-koweitien de développement (CMKD). Ce dernier a donné son accord pour l'entrée du nouvel actionnaire dans le capital. Mais le problème, selon les mêmes sources, réside dans le refus opposé par le consortium bancaire formé de la BMCE Bank, Attijariwafa bank, la Banque centrale populaire, la banque populaire de Rabat et le Crédit du Maroc. Une information qui a été catégoriquement démentie par Ahmed Réda Chami. Selon le ministre de l'industrie, aucun, blocage n'est observé. «Il n'y a aucune strictement aucune opposition que ce soit de la part des banques ou des investisseurs. Les deux parties sont animées de bonne volonté et suivent d'un œil bienveillant le processus de relance. Après tout, c'est une question de chiffre et de business plan, donc il faut prendre suffisamment de temps pour les étudier», précise M.Chami. Concernant la position de son département par rapport à la situation d'endettement de laquelle souffre Legler Maroc, Ahmed Réda Chami affirme que le ministère agit dans la continuité et la mise en œuvre du Pacte émergence visant à promouvoir le secteur industriel au Maroc. «Pour cette problématique d'endettement, nous essayons de jouer les bons offices. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter à cet égard. Le dossier de Legler Maroc suit son cours normal. Les nouveaux partenaires sont optimistes et ont compris qu'il s'agit d'un marché porteur au Maroc et que la société a de bons actifs», conclut le ministre. Legler Maroc : Un historique sombre Les faits remontent à septembre 2006, le Groupe Senoussi s'est joint au spécialiste italien du tissage Legler S.P.A. Le but étant de créer une grande unité de tissage sur le territoire national pour 1,2 milliard de dirhams. Cependant, les choses se sont sitôt compliquées. Une année après l'association et à la veille de la crise économique mondiale, l'actionnaire italien s'est retiré , cédant la totalité de ses parts à la famille Senoussi. Entre-temps, le CMKD prend part à l'actionnariat à travers le Fonds Ajial. Ce n'est qu'en 2009, que l'endettement du Groupe Senoussi commence à se faire sentir. Ainsi, toutes les entreprises du Groupe, dont Legler Maroc, sont mises en redressement judiciaire. Une situation qui s'avère délicate pour les 5.000 salariés du Groupe.