Khadija Rouissi, membre du bureau national du PAM, a présenté, mercredi, sa démission du parti. Dans une lettre adressée au SG du parti, Mme Rouissi affirme que le parti n'a plus aucun projet. Coup dur pour le Parti Authenticité et Modernité (PAM). Khadija Rouissi, membre du bureau national et l'un des membres fondateurs du PAM, a présenté publiquement, mercredi 20 juillet, sa démission du parti. Dans une lettre adressée à Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire général du PAM, elle explique les raisons de sa démission. «Les fondateurs avaient un projet de société, auquel j'ai adhéré sans réserve aucune, consciente que nous avions un rôle certain à jouer pour la consolidation de la démocratie et la modernisation de notre pays, sans perdre de vue notre authenticité. Au fil des semaines et des mois, j'ai pu constater une dérive vers un conservatisme, contraire à l'esprit qui prévalait à la création du parti», souligne Mme Rouissi, qui était également présidente de la commission d'éthique du parti. En termes clairs, Mme Rouissi a fait part de son amertume quant à l'évolution du parti qu'elle a pourtant défendu avec ardeur depuis sa création en 2009. «Je suis obligée de constater que le parti n'a plus aucun projet et une absence totale de tout débat, que le seul souci reste aveuglément les élections, qu'il y a un acharnement sans précédent contre les modernistes du parti et qu'il n'y a aucun contrôle des élus», précise-t-elle dans sa lettre. «Plusieurs rapports et recommandations de la commission d'éthique sont restés sans réponse et des plaintes de militants arrivant au secrétariat général ne sont pas toujours présentées à la commission d'éthique», ajoute-t-elle. «Reprendre les mêmes personnes pour les élections est dangereux et ne tient aucunement compte des derniers événements qu'a connus notre pays. Je suis très attachée à la stabilité et la quiétude de notre cher pays», peut-on lire dans la démission de Mme Rouissi. Elle souligne en dernier lieu son indignation pour les attaques dont elle dit être la cible depuis quelque temps sur les sites même du parti. L'annonce de la démission de Mme Rouissi a eu un effet de choc auprès des membres du parti du Tracteur. Avec la polémique récente suscitée par la démission de la maire de Marrakech Fatima Zohra Mansouri, Fouad Ali El-Himma qui a pris ses distances avec le parti et des manifestations du 20 février qui ne cessent d'appeler à la dissolution du PAM, le parti dirigé par Cheikh Biadillah se trouve aujourd'hui, selon les observateurs de la scène politique, dans une situation délicate. Ceci dit, les dirigeants du PAM n'ont pas du tout apprécié la démarche de Mme Rouissi. «Je respecte les choix de Mme Rouissi. Je ne sais pas quelles sont les causes réelles de sa démission. Mais, je dis de manière générale et sans faire allusion directement à Mme Rouissi que le fait de ses responsabilités dans le cadre du militantisme n'a aucun sens. La critique doit se faire de l'intérieur et non pas de l'extérieur. Le fait de démissionner est une solution de facilité», souligne Milouda Hazib, membre du bureau national du PAM, dans une déclaration à ALM. «Quand on croit réellement à un projet, on doit le défendre jusqu'au bout. Moi je dis que, dans les circonstances actuelles, celui qui laisse tomber le parti donne l'impression qu'il n'était qu'un opportuniste. En plus, il s'agit d'une trahison de soi-même», ajoute-t-elle. A noter que le PAM n'avait pas prévu de réunion de son bureau politique pour cette semaine, mais la démission de Mme Rouissi donnera lieu inévitablement à une réunion des dirigeants du PAM pour examiner la situation et prendre les décisions adéquates.