Plus de trois ans plus tard, les membres d'une bande armés d'armes à feu, qui ont commis, entre autres crimes, deux hold-up dans deux agences bancaires, ont été condamnés à des peines allant de deux à seize ans de réclusion criminelle. C'était le premier mercredi du mois courant, quand la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a rendu son verdict contre dix membres d'une bande qui a commis des hold-up dans des agences bancaires, des bijouteries et des téléboutiques. Jugés coupables pour constitution d'une association de malfaiteurs, tentative d'homicide volontaire, hold-up, séquestration, menace de meurtre, recel et complicité, huit membres de la bande ont été condamnés à seize ans de réclusion criminelle. Il s'agit du chef de la bande, Mimoun, ex-ressortissant marocain en Italie, son frère Marouane, commerçant à El Jadida, Mohamed et Khaled, deux ex-employés de banque, repris de justice, Jamal et Rabah, deux contrebandiers, Mourad, électricien et Hicham, chauffeur de taxi. Le neuvième membre de la bande, Mustapha, journalier à Ksar Kébir, a été condamné à quatre ans de prison ferme. Rabiâ, sœur du chef de la bande, était la dixième membre de la bande. Sa participation aux crimes commis par son frère et ses voyous lui a coûté deux ans de prison ferme. C'était le jeudi 20 décembre 2007 que les limiers de la police judiciaire préfectorale de Casablanca et de Mohammedia ont arrêté les neuf membres de ce gang spécialisé dans les hold-up, ainsi qu'une jeune fille, Rabiâ, qui les accueillait chez elle pour planifier leurs coups. Le dernier a été celui commis, jeudi 6 décembre 2007, à l'agence de la «Liberté» d'Attijariwafa bank à Mohammedia. Parmi les membres arrêtés, Mimoun, quarante-cinq ans, a été refoulé d'Italie après avoir purgé une peine de prison pour le même motif. La bande compte aussi deux ex-employés d'une agence de la même banque à Oujda, Mohamed et Khaled, vingt-huit et vingt-neuf ans. Ils avaient été arrêtés en septembre 2005 pour détournement de fonds et relâchés en 2007. Selon l'enquête policière, ce gang qui a cambriolé une agence bancaire à Nador, deux bijouteries à Berkane et à Ahfir et deux téléboutiques à Meknès, disposait de trois armes à feu, deux Smith Wesson et un Magnum 12 mm, d'une bombe lacrymogène et des couteaux. Le gang rendait visite d'abord aux lieux ciblés pour se faire une idée sur les mesures de sécurité mises en place, et étudier, ensuite, les risques que pourrait générer l'opération. Les trois armes à feu, cinquante-neuf cartouches, une bombe lacrymogène, quatre cagoules, une cisaille, quarante cartes monétiques et une somme en devises ont été saisies chez les mis en cause. Selon l'enquête policière, une seule arme à feu a été introduite clandestinement au Maroc par le chef de la bande, l'ex-ressortissant marocain en Italie, les deux autres et la bombe lacrymogène ont été achetées à Sebta. Les membres de la bande n'ont échoué qu'une fois, quand ils ont tenté d'effectuer un hold-up dans une agence bancaire à Khemis Zemamra. C'était la seule fois qu'une balle avait été tirée. Selon l'enquête policière, grâce à un appel téléphonique reçu par le directeur de l'agence bancaire de Mohammedia, les enquêteurs ont compris qu'il s'agissait d'un employé de banque. Celui-ci a utilisé des mots techniques que seuls les professionnels comprennent. Une recherche a été ainsi menée sur les employés licenciés par les deux agences Wafa Bank et BCM avant leur fusion. Une vingtaine d'employés ont été recensés, dont deux avaient purgé, en 2005, des peines d'emprisonnement pour détournement de fonds et qui étaient employés dans une agence d'Attijariwafa bank à Oujda. C'est ainsi que les membres de la bande ont été arrêtés, puis traduits, dimanche 23 décembre 2007, devant la Cour d'appel de Casablanca. Ils n'ont été jugés que trois ans et trois mois plus tard.