Le Mouvement du 20 février a organisé, dimanche 24 avril, des manifestations dans plusieurs villes pour réclamer des revendications sociales, économiques et politiques. Après les dimanches du 20 février et du 20 mars, celui du 24 avril marque la troisième marche nationale du Mouvement du 20 février. A Casablanca, le nombre des manifestants a été estimé à plus de 10.000. Malgré la pluie, bien que faible, les manifestants ont répondu à l'appel lancé par le mouvement. Vers 11h, la place de la Victoire a commencé à accueillir les premiers groupes. La marche a démarré par l'appel à l'unification des rangs derrière un véhicule muni de haut-parleurs : «Qu'en est-il du cri du peuple? Il ne cesse de s'amplifier», scandent les manifestants. Plusieurs associations sont venues en renfort pour faire entendre leurs revendications. Les diplômés chômeurs revendiquent l'emploi direct et immédiat dans le secteur public. Des associations de quartiers défavorisés, notamment «Douar Sekouila», revendiquent le droit à un habitat décent et dénoncent la politique du logement et «la mafia de l'immobilier». D'autres appellent à la libération des détenus politiques. Aussi les manifestants ont réitéré les revendications consacrées lors des précédentes marches, notamment la «poursuite en justice des symboles de la corruption», «Non à l'alliance entre la fortune et le pouvoir politique», «Le peuple veut le changement», «Non à la cherté de la vie».... Selon Youssef Mezzi, membre du Mouvement du 20 février, «les revendications du Mouvement sont les mêmes. Par ailleurs, le défi des organisateurs est de dépasser le nombre des manifestants du 20 mars», a-t-il déclaré à ALM, précisant que la manifestation devrait s'arrêter vers 14 heures au plus tard. Aussi des voix se sont élevées pour une alliance entre les syndicats et le Mouvement du 20 février pour le 1er mai. Par ailleurs, les formes de protestation ont évolué, les banderoles sont plus créatives marquées par l'utilisation de graphismes élaborés, de caricatures... celles-ci côtoient aussi d'autres pancartes plus artisanales affichant les revendications d'associations et de particulier moins organisé mais désireux de faire entendre leur «Ras-le-bol». «On ne lâchera pas le coup» Crient-ils. «Nous sommes venus ici pour manifester pacifiquement mais aussi pour exprimer avec une manière civilisée notre mécontentement et tiré la sonnette d'alarme par rapport à l'injustice qui sévit dans le pays et dont est victime la classe populaire», a indiqué à ALM Hamid, un jeune manifestant brandissant un drapeau noir signe de mécontentement. «En tant que composante de la société marocaine, nous soutenons le mouvement et estimons que sa lutte et les revendications pour les droits du peuple doivent se poursuivre jusqu'à l'instauration d'une Constitution démocratique qui garantit le droit économique, social et politique pour tous les Marocains et Marocaines sans discrimination aucune», a souligné, pour sa part, Nabila Mounib, membre du PSU et du mouvement progressiste féministe marocain. Par ailleurs, d'autres manifestations étaient prévues plus tard dans la journée du 24 avril, dans d'autres villes comme Rabat, Tanger et Fès, à l'appel du Mouvement de jeunes du 20 février.