Sans mobile apparent, un jeune handicapé mental, âgé de vingt-deux ans, a commis, la semaine dernière, une boucherie, dans un douar de Sidi Bennour, en torturant ses deux cousins avant de les égorger. Nous sommes au douar Chemama, caïdat Ouled Amrane, commune rurale Koudiat Bni Dghough, cercle Sidi Bennour, dans la province d'El Jadida. Depuis huit mois, les deux frères, Adam et Zakaria, âgés respectivement de sept et cinq ans, l' ont regagné pour vivre sous le même toit avec leurs grands-parents. Et leurs parents ? Il y a huit ans que les parents d'Adam et Zakaria ont convolé en justes noces. En effet, ils ne sont pas originaires ni du même douar ni de la même région. Si le mari est issu de Sidi Bennour, l'épouse est originaire de Settat. Mais le destin en a voulu autrement . Désormais, les deux époux ont commencé à vivre ensemble, mais ni à Sidi Bennour ni à Settat. C'est à la capitale économique, Casablanca, où le mari travaille, qu'ils ont entamé leur parcours conjugal. Ils vivaient dans l'entente et l'harmonie. Au fil des années, ils ont mis au monde leur enfant aîné, puis le cadet et enfin le benjamin. En fait, la présence de ces trois bambins devait souder leur relation conjugale. Malheureusement, c'est le contraire qui s'est produit. Entre eux, les malentendus se multipliaient, les querelles et les disputes s'intensifiaient au point que rien ne les encourageait à continuer à vivre ensemble, même leurs trois enfants. Enfin, l'épouse a emballé ses bagages et a regagné le foyer parental à Settat. Elle est partie toute seule, sans ses trois enfants. C'était comme si elle les a abandonnés. Le père, Mustapha, devait-il veiller sur eux ? Difficile, puisqu'il devait partir à son travail. La solution ? Il y a huit mois qu'il a pris l'autocar de la gare routière Ouled Ziane, à Casablanca, pour rejoindre, au début, sa sœur, demeurant à la ville de Sidi Bennour. Il lui a confié le benjamin qui est encore un bébé. Il a repris ensuite son chemin pour emmener ses deux enfants, l'aîné et le cadet, chez ses parents qui vivaient seuls au douar Chemama. Au fil des semaines, les deux enfants, Adam et Zakaria, se sont habitués à la vie de campagne. Ils ont même commencé à rejoindre leur grand-père aux champs d'agriculture. Mais, que s'est-il passé ce dimanche 12 décembre ? C'était le matin. Le grand-père est déjà sorti pour se charger des travaux d'agriculture de champs. Tandis que les deux enfants, Adam et Zakaria, sont restés avec leur grand-mère. Celle-ci leur a préparé le petit déjeuner qu'ils ont pris ensemble. Les montres ont affiché neuf heures quand les deux frères ont quitté le domicile pour aller jouer dans les champs. Mais, pas moins de trois cents mètres du domicile, les deux enfants se sont retrouvés face-à-face de leur cousin, Brahim, un jeune de vingt-deux ans, handicapé mental depuis quelques mois. Personne ne savait, au douar, ce qui lui est arrivé alors qu'il était en bonne santé. Il est même le seul enfant, parmi onze, qui est resté au douar pour aider son père dans l'agriculture. Mais, ce qu'il a commis ce dimanche noir du douar a dépassé l'imagination. Quand il a vu ses deux cousins, Adam et Zakaria, qui jouaient, il s'est jeté sur eux pour les maltraiter. Et tout d'un coup, il a sorti un couteau et les a égorgés. Il a ensuite rejoint leur grand-mère. Il a tenté de la tuer. Seulement, elle a résisté pour sauver sa vie. Mais, elle n'a pas pu sauver ses petits-enfants qui ont déjà passé de vie à trépas. Elle a aussitôt rejoint son mari. Et tous les deux ont emprunté le chemin à destination de la gendarmerie de Larbâa Ouled Amrane. Pas moins de quelques heures, l'auteur de ce double crime a été arrêté alors qu'il était dans un état hystérique. Jusqu'à aujourd'hui, il n'a pas révélé le mobile de son double crime.