Omar Sahraoui, ancien membre du Polisario, principal accusé dans l'enlèvement de trois Espagnols en Mauritanie a été condamné, mercredi, à 12 ans de prison. La justice mauritanienne confirme l'implication du front Polisario dans les actes terroristes d'Al-Qaïda. Omar Sid'Ahmed Ould Hamma, dit «Omar le Sahraoui», un ex-membre du Polisario, a été condamné, mercredi 21 juillet, à 12 ans de prison par le tribunal de Nouakchott. Portant la nationalité malienne, Omar le Sahraoui, âgé de 52 ans, n'est autre que le principal accusé dans l'enlèvement en novembre 2009 de trois Espagnols en Mauritanie, dont deux sont toujours détenus au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le Parquet de Nouakchott avait requis, mardi, la prison à vie avec travaux forcés contre les quatre accusés dans cette affaire, dont l'ex-membre du Polisario avant d'atténuer les peines requises ne réclamant que de 5 à 20 ans de prison. La peine prononcée à l'encontre de Omar Sahraoui est assortie des travaux forcés et de la confiscation de tous ses biens. Le journal espagnol ABC avait indiqué récemment que «Omar Sahraoui, qui avait formé une partie de l'organigramme du Polisario, est décrit comme un homme du désert, territoire qu'il connaît très bien depuis des décennies et à travers lequel il se déplace avec grande aisance, a mis son expérience au service des terroristes et autres trafiquants de drogue et d'autres produits de contrebande comme le tabac». Selon la même source, Omar Sahraoui travaillerait pour le compte de Mokhtar Belmokhtar, un Algérien, influent membre de la branche d'Al Qaïda au Maghreb et au Sahel, qui retient comme otages les Espagnols Albert Vilalta et Roque Pascual dans le désert du nord du Mali. C'est ainsi donc que le Polisario met son expertise au service du terrorisme d'Al-Qaïda, selon les observateurs. «Le constat est très simple. L'échec du Polisario sur le plan international, au niveau de l'ONU, à faire tourner les choses en sa faveur et le fait qu'il n'a pas réussi à déstabiliser les provinces du Sud provoquent un sentiment de désespoir chez les dirigeants du front séparatiste. C'est une situation de perte de l'espérance, qui les pousse ainsi à commettre des actes pareils, notamment l'implication dans l'enlèvement des ressortissants étrangers en coordination avec l'AQMI ou même l'alliance avec des organisations criminelles transnationales», explique Mohamed Taleb, secrétaire général de la Ligue des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme, dans une déclaration à ALM. «Les camps constituent un parterre fertile pour le recrutement de l'AQMI, surtout que les jeunes dans les camps sont bien entraînés, dans le cadre du service militaire obligatoire, au maniement des armes et à la guérilla», précise, pour sa part, Mohamed Réda Taoujni, président de l'ASM (voir entretien ci-joint). Les trois ressortissants espagnols avaient été enlevés le 29 novembre 2009 sur la route entre Nouadhibou et Nouakchott. L'AQMI avait libéré, début mars dernier, Alicia Gamez, 39 ans, après trois mois de captivité dans le nord du Mali. Mais Albert Vilalta, 35 ans, et Roque Pascual, 50 ans, sont toujours séquestrés.
Des liens de plus en plus étroits entre le Polisario et l'AQMI Les liens entre le délitement du Front Polisario et le développement du terrorisme au Sahel sont de plus en plus étroits et l'effondrement de ce mouvement alimente l'activité de l'organisation AQMI.. C'est ce qu'affirme un récent rapport du Centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité (ESISC). «Si cette hypothèse reflétait à l'origine la simple crainte d'une dérive du Polisario, elle devient chaque jour un peu plus concrète, au point de faire désormais consensus chez les analystes de la situation sécuritaire dans la région», souligne l'Esisc dans un rapport intitulé «Le Front Polisario et le développement du terrorisme au Sahel».