Selon le ministère des Finances, le déficit budgétaire est attribuable d'une part à la baisse des recettes fiscales et d'autre part à la hausse des dépenses de compensation. L'exécution de la loi de Finances au terme des quatre premier mois de 2010 s'est soldée par un déficit budgétaire de 12,5 milliards DH après un excédent de 7,9 milliards DH à fin avril 2009. Compte tenu de la réduction du stock des arriérés de paiement de 775 millions DH par rapport à décembre 2009, le Trésor a dégagé un besoin de financement de 13,3 milliards DH après un excédent de 5,1 milliards DH au titre de la même période de 2009. C'est ce que relève le ministère des Finances dans sa dernière note de conjoncture publiée vendredi 25 juin 2010. Se référant au ministère cette situation est attribuable d'une part à la baisse des recettes fiscales et d'autre part à la hausse des dépenses ordinaires. Cette évolution actuelle a dégagé un solde ordinaire négatif de 1,3 milliard DH contre un solde ordinaire positif de 11,2 milliards DH à fin avril 2009. En effet, les recettes fiscales ont diminué de 5,6% par rapport à avril 2009 après une baisse de 12,6% l'an précédent. Cette évolution est justifiée par le repli des recettes des impôts directs de 21,6% ainsi que des recettes des droits d'enregistrement et de timbre de 2% conjuguée à la hausse des droits de douane de 15%, en lien avec la hausse des importations taxables au titre de la même période et des recettes des impôts indirects de 13,2%. Les révisions initiales de ces dernières ont été exécutées à hauteur de 36% . Leur augmentation découle essentiellement de «la hausse des recettes de la TVA intérieure de 13,4% et de la TVA à l'importation de 22,5% ainsi qu'à l'accroissement des recettes des TIC de 2,9%, sous l'effet conjoint de la hausse des TIC sur les tabacs de 6,1% et de la baisse des TIC sur les produits énergétiques de 1,7%», note le ministère. Par ailleurs, les prévisions initiales de la loi de Finances en matière des recettes non fiscales ont été concrétisées à hauteur de 22,5% et ont augmenté de 20,1%. Cette croissance est due à l'appréciation des recettes de monopoles qui sont passées à 1,9 milliard DH à fin avril 2010 ,compte tenu du versement par Bank Al-Maghrib de 1,7 milliard DH au titre des dividendes. S'agissant des dépenses ordinaires, elles se sont inscrites en hausse de 20,5% par rapport à la même période de l'année précédente après une baisse de 10,8%. Selon le ministère, cette évolution est imputable essentiellement à l'augmentation des dépenses de compensation qui sont passées de 1,7 milliard DH à fin avril 2009 à 8,7 milliards DH à fin avril 2010. Les dépenses de biens et services se sont accrues, quant à elles, de 9,6% sous l'effet de la hausse des dépenses des autres biens et services de 25,2% et de celles du personnel de 0,9%. Les charges en intérêts de la dette ont, par contre, reculé de 12,4%, suite à la baisse de celles de la dette intérieure de 7,1% et de celles de la dette extérieure de 39,5%, souligne le ministère. De même, les dépenses d'investissement du budget de l'Etat ont été réalisées à hauteur de 38,8%, totalisant ainsi 17,9 milliards DH à fin avril 2010. Ces dépenses ont diminué de 4,9% par comparaison à l'année dernière.