C'est non loin d'Essaouira qu'une bande de malfaiteurs a cambriolé plusieurs commerces avant que quatre d'entre eux aient été mis hors d'état de nuire. Nous sommes à la commune rurale Smimou, à quarante kilomètres au sud de la ville d'Essaouira, région de Marrakech-Tensift-El Haouz. On n'y arrive qu'en passant par des forêts d'arganiers, riches sur le plan environnemental, donnant sur l'Atlantique, sereins et tranquilles. Tous les habitants sont des personnes sans problème, des gens qui se respectent. Mais, qu'est-ce qui est arrivé, ce jour-là, pour que ce bourg perde son calme ? Les éléments de la Gendarmerie royale y sont arrivés, ce matin, après avoir été alertés par un commerçant de la région. Son commerce a été cambriolé. C'est une première dans tout le territoire de la commune de Smimou. Qui a osé briser le calme de ce village ? Les enquêteurs de la Gendarmerie royale de la région n'ont pas la moindre idée. Ils ont entamé les premiers éléments du constat d'usage. Ils ont noté tout ce qu'ils ont remarqué : la porte défoncée, la marchandise disparue et l'argent qui était dans un tiroir s'est envolé. Le commerçant n'a visé personne. Les enquêteurs sont retournés à leurs bureaux après avoir écouté plusieurs témoignages et après avoir noté plusieurs déclarations. Quelques jours plus tard, un autre cambriolage a été commis dans la région de Tamanar, ensuite à Aït Tamar… Et ainsi de suite. À chaque fois un commerce était cambriolé par des voyous. Le fléau a commencé à devenir préoccupant. Il faut le résoudre le plus tôt possible. Certes, les gendarmes de la région n'ont pas baissé les bras, ils cherchaient partout, à gauche et à droite, menaient des investigations minutieuses et mobilisaient tous leurs indicateurs et informateurs pour les aider à avoir le moindre indice leur permettant de tirer l'affaire au clair. Une semaine, deux, trois. Toujours en vain. Aucun résultat. Les cambriolages ont continué d'être commis. Et les limiers n'ont pas perdu l'espoir d'y mettre fin. Et c'était un indicateur qui est arrivé à identifier le chef de la bande. Il s'agit d'un repris de justice, recherché dans plusieurs autres affaires de cambriolage. Les enquêteurs ne l'ont pas raté dès qu'ils ont connu son identité et ses signalements. Ils l'ont mis hors d'état de nuire. Il s'agit d'un jeune homme, A.B, né en 1976 à Imintanout. Adolescent, après avoir quitté l'école en primaire, il a quitté son douar pour se réfugier à Agadir afin de gagner sa vie. Malheureusement, il a été vite absorbé par le monde de la délinquance. Ivresse, drogue, violences et agressions étaient ses préoccupations quotidiennes avec d'autres adolescents et jeunes hommes. À son adolescence, il a passé quelques mois en prison pour en sortir avec plus d'expérience. Il y est retourné à deux reprises pour qu'il devienne de plus en plus professionnel. En fait, selon ses déclarations, il a formé deux bandes de malfaiteurs. Chacune n'a aucune idée sur l'autre. «Chaque bande travaille indépendamment de l'autre… Je choisis le commerce ciblé… On ne travaille que la nuit… Je partage avec les membres de la bande le butin en empochant la moitié», a-t-il affirmé aux enquêteurs. Les fins limiers l'ont conduit à sa demeure située à Inzegane, province d'Agadir. Ils ont saisi une voiture et un vélomoteur. Il les a achetés avec l'argent qu'il avait gagné suite aux cambriolages. Le mis en cause a dévoilé les identités de tous ses complices aux enquêteurs qui sont arrivés à mettre trois hors d'état de nuire. Alors que d'autres complices sont toujours en état de fuite. Après les interrogatoires des quatre mis en cause dont le chef de la bande, les enquêteurs les ont conduits à la Cour d'appel de Safi pour être jugés prochainement par la chambre criminelle.