Le Maroc et le Polisario entament aujourd'hui le 2ème round de pourparlers informels. Les observateurs affichent leur pessimisme quant à la possibilité de faire progresser le processus de résolution du conflit. Les négociations sur l'avenir du Sahara reprennent. Les délégations du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie entament, aujourd'hui, mercredi 10 février, la deuxième réunion informelle sur l'avenir du Sahara. Cette réunion, qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs pour le cinquième round des négociations, se tient dans la ville d'Armonk, dans les environs de New York, du 9 au 11 février. La délégation marocaine aux négociations est composée de Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Yassine Mansouri, directeur général des Etudes et de la Documentation et Maouelainin Khalihanna Maouelainin, secrétaire général du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS). C'est ce qu'indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Pour sa part, la délégation du Polisario comprend Mahfoud Ali Beiba, président du parlement de la chimérique RASD, M'hamed Kheddad, coordinateur avec la Minurso et Ahmed Boukhari, représentant du front Polisario auprès des Nations unies. Que ce soit pour le Maroc ou le Polisario, ce sont les mêmes membres qui ont participé au premier round de négociations informelles tenues le mois d'août dernier en Autriche. La tenue d'une deuxième série de négociations informelles s'inscrit dans le cadre de l'application des résolutions 1813 et 1871 du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces résolutions appellent les parties au conflit, faut-il le rappeler, à entrer dans une phase de négociations intenses et substantielles en faisant preuve de réalisme et d'un esprit de compromis. Pourtant, le Polisario a affiché, encore une fois, à la veille de la tenue du nouveau round de négociations, sa volonté de fuir le fond de problème. M'hamed Kheddad a affirmé, lundi, dans un entretien au quotidien algérien El Moujahid, que «la question des droits de l'Homme ne doit pas être mise de côté lors des pourparlers, sans quoi on ne peut avancer dans les discussions». L'Algérie et le Polisario continuent, donc, de tabler sur la surenchère et ne sont nullement prêts à assouplir leur position pour entrer dans des négociations substantielles, selon des observateurs. Ceci étant, les observateurs proches du dossier du Sahara sont optimistes quant à la tenue du nouveau round de négociations. «Le Maroc accepte de négocier directement avec le Polisario n'importe où dans le monde et propose une offre d'autonomie négociable pour résoudre définitivement le conflit. Que demande le peuple!», note un ex-dirigeant du Polisario dans une déclaration à ALM. Mohamed Réda Taoujni, président de l'Association le Sahara Marocain (ASM), estime, pour sa part, que la tenue d'une deuxième série de pourparlers informels s'avère inutile. «Le deuxième round de pourparlers informels et même le centième round n'est pas en mesure de faire bouger le processus. Les négociations de New York ne s'annoncent pas prometteuses et s'avèrent plutôt inutiles tant que l'Algérie tient à sa politique inamicale envers le Maroc», conclut M. Taoujni.