Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé, lundi 14 décembre, à New York, à la tenue du 5ème round de négociations dans les plus brefs délais. Alors que les observateurs s'attendaient à la tenue imminente d'un second round de négociations informelles, l'Organisation des Nations unies inverse la tendance. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé, lundi 14 décembre, à New York, un appel à la tenue d'un cinquième round de négociations sur l'avenir du Sahara dans les plus brefs délais possibles. Lors de sa conférence de presse mensuelle au siège des Nations unies, Ban Ki-moon a affirmé que «le 5ème round des négociations devrait se tenir dans les plus brefs délais possibles» car «il nous faut faire des progrès dans les pourparlers». «Nous devrons créer une certaine confiance politique entre les parties concernées», a-t-il renchéri, ajoutant que les Nations unies doivent faire davantage pour la relance du processus politique. Ban Ki-moon a fait savoir qu'il continuera de promouvoir le processus de négociations sur le Sahara qualifiant la rencontre informelle, tenue à Vienne en août dernier, d'«encourageante». «Nous essaierons de construire sur celle-ci», a-t-il insisté. Le secrétaire général de l'ONU a, par ailleurs, fait part de sa profonde préoccupation sur la situation des personnes séquestrées à Tindouf. À travers cette déclaration, Ban Ki-moon se résout à fermer la parenthèse de la renégate Aminatou Haidar. Contacté par ALM, Mohamed Talib, membre du Corcas, estime que l'appel lancé par le secrétaire général de l'ONU dénote de la conduite réfléchie de l'Organisation onusienne face aux plans ourdis par l'Algérie et sa création le Polisario. «L'appel à la tenue d'un cinquième round de négociations officielles lancé par l'ONU s'oppose aux efforts de l'Algérie et du Polisario visant à saper le processus de négociations. Les séparatistes veulent fuir en avant, notamment à travers la propagande faite autour de l'affaire de la renégate Aminatou Haidar», explique M. Talib. Ce dernier estime, en outre, que l'appel inattendu à la tenue d'un cinquième round de négociations ne reflète nullement l'inefficacité des rencontres informelles. Bien au contraire, Mohamed Talib souligne que le secrétaire général de l'ONU a qualifié la rencontre de Vienne d'encourageante. «Nous ne pouvons pas dire que l'ONU appelle à un nouveau round de négociations parce que l'informel n'a pas abouti. A partir du moment que Ban Ki-moon a fait savoir que l'Organisation onusienne essaiera de construire sur les rencontres de Vienne, cela montre à l'évidence que des avancées, bien que modestes, ont été réalisées lors des pourparlers informels», explique-t-il. Même son de cloche auprès de Abdelmajid Belghazal, membre du Corcas, qui affirme, lui aussi, que l'appel à la tenue d'un nouveau round de négociations est une réponse politique claire à l'escalade menée par le front du Polisario à travers l'affaire Aminatou. «Le Polisario veut faire dévier le processus de négociations de son cours. L'affaire Aminatou Haidar est une escalade politique menée par le Polisario pour faire échouer les négociations et l'appel du secrétaire général de l'ONU est une réponse politique claire à cette escalade», explique M. Belghazal. Ce dernier précise que l'ONU est consciente du fait que la solution dans un cadre consensuel de négociations «est la seule voie à même de garantir la résolution de tous les problèmes secondaires» notamment la propagande créée autour de la séparatiste Aminatou Haidar. Depuis juin 2007, des délégations du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie ont pris part, à Manhasset près de New York, à quatre rounds de négociations sur le Sahara. Une rencontre de négociations informelles a, par ailleurs, eu lieu entre les parties concernées à Vienne en août 2009.