Mohamed Abied affirme que la coalition gouvernementale n'est pas cohérente. Il est temps, selon lui, de constituer des pôles politiques homogènes pour éviter la fragmentation et l'incohérence. ALM : Faut-il à votre avis remanier la majorité gouvernementale, vu la situation actuelle des choses ? Mohamed Abied : Nous avons dit dès le départ que la coalition gouvernementale actuelle ne tiendra pas la route, vu sa composition hybride. Nous nous sommes positionnés dans l'opposition parce que nous ne sommes pas d'accord avec le programme de la majorité. C'est une évidence. Nous avons, à plusieurs fois, affirmé que la majorité gouvernementale n'est pas cohérente parce qu'elle est composée inutilement de plusieurs couleurs politiques. On a dit à maintes reprises que le temps du consensualisme et de l'amalgame est révolu. Il est temps de revenir à la méthodologie démocratique. Que reprochez-vous à la coalition gouvernementale ? Nous voulons une majorité gouvernementale qui soit solidaire, consolidée et homogène. Notre position demeure inchangée sur ce sujet. C'est ainsi que nous dénonçons la fragmentation politique et appelons à la constitution de pôles homogènes. Il faut rappeler que même certaines composantes de la coalition gouvernementale appellent à quitter la gouvernement, c'est le cas de certains membres de l'Union socialiste des forces populaires et du Rassemblement national des indépendants. Ainsi, la coalition gouvernementale demande elle-même le changement. Nous pensons que la constitution des pôles est la solution idéale. Quel serait l'apport des pôles, selon vous? Il suffit d'avoir trois ou quatre pôles avec des programmes politiques clairs plutôt que d'avoir des dizaines de partis politiques. Les choses seront alors plus claires. Un pôle ou deux formant la majorité et un pôle ou deux se positionnant dans l'opposition et que ces pôles soient socialistes ou libéraux et démocratiques. On n'aura ainsi, au moins clarifié les choses pour le citoyen. Nous avons actuellement une opposition qui soutient la majorité et une majorité qui soutient l'opposition. L'exemple le plus typique de ce constat est l'élection du président de la Chambre des conseillers. Une bonne partie des membres de l'USFP et du Mouvement populaire ont choisi d'apporter leurs voix au candidat de l'opposition. Certes, la constitution du gouvernement est du ressort de SM le Roi. Il nous faut un gouvernement qui répond aux vœux du Souverain.