Le fondateur et dirigeant du front séparatiste du Polisario rallié au Maroc, Ahmeddou Ould Souilem, a affirmé, lundi, que la proposition marocaine d'autonomie dans les provinces du Sud est venue répondre à un besoin «réel et pressant» des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf. La proposition marocaine d'autonomie répond à un besoin «réel et pressant» des séquestrés des camps de Tindouf qui vivent dans le «désespoir et l'instabilité». C'est ce qu'a affirmé, hier, lundi 3 août, à Rabat, Ahmeddou Ould Souilem, le membre influent du front séparatiste ayant récemment regagné la mère patrie. M. Ould Souilem s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée par le Cercle de la presse de l'agence MAP. Il a affirmé la pleine adhésion des Sahraouis à cette proposition, qui traduit la politique clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI. Il a précisé, en outre, que «le Plan d'autonomie a coupé l'herbe sous les pieds du polisario». M. Ould Souilem avait appelé, jeudi 30 juillet, à l'issue d'une audience qui lui a été accordée par le Souverain, tous les Sahraouis, particulièrement ceux des camps de Tindouf, à adhérer au Plan d'autonomie qui constitue une «proposition audacieuse», ouvrant des perspectives prometteuses pour le règlement de la question du Sahara. M. Ould Souilem a indiqué que la proposition d'autonomie, initiée par SM le Roi, «mérite d'être soutenue par l'ensemble des Sahraouis, car elle garantit une solution appropriée et logique» au dossier du Sahara. Cheikh incontesté de la tribu des Ouled Dlim des camps de Tindouf, M. Ould Souilem a précisé que son retour à la mère patrie traduit son appui fort et sans équivoque au Plan d'autonomie. Jusqu'à son retour au Maroc, mercredi 29 juillet, le membre fondateur du front séparatiste du Polisario occupait le poste de ministre-conseiller à la présidence de la chimérique RASD. Ahmeddou Ould Souilem est né à Dakhla en 1951 sous domination espagnole. Il est originaire de la tribu Ouled Dlim Tagaddi. Fils de feu Souilem Ould Abdallah, un cheikh influent des Ouled Dlim qui a été l'ex-maire de Dakhla sous l'administration espagnole, M. Ould Souilem a fait ses études primaires et secondaires à Dakhla. Il a été recruté par la suite par l'administration espagnole en qualité d'auxiliaire administratif et cheikh de sa tribu, postes qu'il a occupés jusqu'en 1975, date à laquelle il a rallié les séparatistes du Polisario. Vu le prestige de sa famille, M. Souilem a occupé d'importants postes au sein du front séparatiste. Il a été ainsi membre du Comité des relations extérieures du bureau politique, puis représentant du Polisario en Guinée-Bissau, à Panama, en Angola et en Iran, avant d'être désigné responsable du département chargé des colonies sahraouies en Mauritanie. Ahmeddou Ould Souilem a représenté, en plus, le front séparatiste au sein de l'ex-commission d'identification de la Minurso. Au lendemain du 10ème congrès du front tenu en 1999, M. Souilem s'est démarqué de la direction du Polisario après qu'il ait manifesté son désaccord avec la stratégie adoptée par Mohamed Abdelaziz à l'égard du dossier du Sahara marocain. Ainsi, Ahmeddou Souilem quitte les camps de Tindouf et s'installe dans la région de Mijek, zone située à l'est de la ligne de défense marocaine, en intégrant un mouvement d'opposition à la direction du Polisario. En octobre 2003, il réintègre le Polisario à l'occasion du 11ème congrès. Il sera ainsi nommé ministre-conseiller à la présidence de la soi-disant RASD. Lors du congrès suivant tenu en 2007, il a été reconduit dans ses fonctions avec pour mission de gérer les relations avec les pays arabes.