Mohamed Abied est satisfait des résultats obtenus par sa formation et de la transparence de l'opération électorale. Il a salué la victoire du PAM, partant du principe qu'il faut accepter le verdict des urnes. ALM : Les résultats obtenus par l'UC lors des Communales sont en nette hausse par rapport aux élections de 2003. Qu'en pensez-vous ? Mohamed Abied : Effectivement, nous avons enregistré lors du scrutin du vendredi 12 juin une progression en terme de voix et de sièges par rapport aux Communales de 2003. Cela nous procure, certes, une satisfaction. Nos aspirations ainsi que celles exprimées par nos militants vont, cependant au-delà de ces résultats. Je pense que cette hausse vient s'ajouter aux résultats positifs enregistrés par notre parti lors des précédentes élections pour démontrer que l'UC mérite mieux. Ils confirment que les bases électorales de l'UC sont relativement solides et nous appellent à élaborer une stratégie plus pertinente. Que pensez-vous du climat général du scrutin? Je pense que le Maroc est définitivement entré dans la phase des élections transparentes dans la mesure où le verdict des urnes n'est plus systématiquement contesté par les uns ou par les autres comme c'était le cas dans le passé. C'est déjà un grand pas de franchi. Nous avons toujours appelé à ce que le gouvernement en place assume ses responsabilités quant au bon déroulement des élections afin de garantir les chances à tous les participants. C'est d'ailleurs dans ce contexte que nous avons relevé avec regret les incertitudes et les hésitations qui ont marqué l'action du gouvernement quant à l'application de l'article 5 de la loi sur les partis politiques. Ceci a indubitablement pesé sur ces élections. Le fait que la justice ait pu trancher à temps a constitué un soutien à cette transparence. Je reste cependant convaincu que le préalable indispensable pour toute transparence dans les élections est la mise en place de lois et de règles claires et simples. Plusieurs partis politiques ont contesté la victoire du PAM. Qu'en est-il de l'UC? Soyons clairs, la démocratie constitue un choix stratégique et définitif pour tous les Marocains. Accepter le verdict des urnes est l'une des composantes essentielles de ce choix. C'est pour cela qu'en tant que démocrate, je ne peux que féliciter le PAM pour les résultats qu'il a obtenus et je souhaite fortement que ce parti puisse contribuer aux côtés de l'ensemble de la classe politique à enrichir l'expérience démocratique et la pratique représentative dans notre pays. Maintenant, si des irrégularités ont été commises par les uns ou par les autres, c'est aux tribunaux de trancher. Que pensez-vous du taux de participation des citoyens aux élections ? Tout d'abord signalons que les Communales ont toujours drainé relativement un grand nombre d'électeurs. Ce sont des élections de proximité. Pour ma part, Je veux bien être optimiste pour le taux de 52,4% enregistré lors de ces élections après la faible participation de 2007. Mais il ne faut pas, pour autant, crier victoire. N'oublions d'ailleurs pas que la dynamique enclenchée par la baisse de l'âge de l'éligibilité et de la participation aux élections ainsi que les mesures d'encouragement pour les femmes devraient nous amener à une participation plus forte. Malgré cela, on se trouve quand même en deçà du taux enregistré en 2003. Ceci nous amène à dire que le défi de la participation est toujours présent. La réconciliation se réalisera, à mon avis, le jour où il y aurait plus de jeunes, plus de gens de la classe moyenne et plus d'intellectuels devant les urnes. Pour atteindre ce stade, un débat national, franc en général, doit être enclenché. Certains font état d'un rapprochement entre le parti de l'Istiqlal et l'UC et d'un éventuel soutien de l'UC à la majorité après le retrait du PAM. Que répondez-vous à cela ? Ecoutez, l'Union constitutionnelle et l'Istiqlal sont deux partis qui se sont toujours respectés mutuellement. Quant à votre question, je peux vous signaler qu'il n'y a rien de concret pour l'instant. Le jour où une proposition nous parviendra, nous consulterons nos instances partisanes compétentes pour prendre une décision.