Ismaïl Alaoui, secrétaire général du PPS, affiche son insatisfaction des résultats obtenus par son parti. Il estime que la victoire du PAM n'aura pas d'impact positif sur la scène politique nationale. ALM : Les résultats obtenus par le PPS ont relativement régressé par rapport aux élections communales de 2003. Pourquoi à votre avis ? Ismaïl Alaoui : Il y a eu en effet un recul mais sur le plan des chiffres nous nous sommes maintenus. Au sein du PPS, nous partons toujours du principe qui dit que celui qui n'avance pas recule. Donc nous ne sommes pas satisfaits des résultats obtenus. Cela ne signifie pas que les militants ne sont pas dévoués à la cause de leur parti mais que les catégories sociales qui doivent voter pour un parti comme le PPS ont continué à bouder les urnes. Sur les 20 millions de citoyens en âge de voter, 13 millions sont inscrits sur les listes, sept millions seulement ont fait le déplacement le jour du scrutin pour voter et 6 millions de voix ont été acceptées. Ce qui signifie que les deux tiers du corps électoral sont restés dans l'expectative. C'est un constat amer et dangereux par les implications qu'il suppose. Quel commentaire faites-vous du climat général dans lequel se sont déroulées les élections ? Le climat général dans lequel se sont déroulées les élections est resté malheureusement délétère. L'argent a fait son office et l'intervention des responsables subalternes de l'administration territoriale a fait sa contre office. A cela s'ajoute le désespoir de certains citoyens qui ont boudé les urnes. Malheureusement, cette attitude est négative car si les citoyens aspirent vraiment au changement, ils devraient utiliser leur pouvoir de vote pour éliminer les déviants. Le taux de participation des citoyens aux élections a atteint 52,4%, quelle lecture en faites-vous au PPS ? C'est un taux qui reste meilleur que celui enregistré lors des élections législatives. Mais il va falloir le mettre en rapport avec le nombre d'électeurs inscrits sur les listes électorales. Par ailleurs, je pense que nous n'allons pas bouder notre plaisir, car 52,4% d'électeurs ont rempli leur devoir civique et il aurait fallu que nos autres concitoyens participent à l'opération électorale. Le PAM a réussi à obtenir le plus grand nombre de sièges. Qu'en pensez-vous ? A vrai dire, je ne suis pas ulcéré parce que le Parti Authenticité et Modernité a obtenu le plus grand nombre de voix mais parce qu'il a utilisé des candidats qui ont montré qu'ils n'ont rien à voir avec la morale politique telle que nous la concevons. Peut-être sommes-nous de doux rêveurs, mais je préfère être dans cette logique plutôt que de me retrouver avec des personnes malhonnêtes. Une qualification qui correspond à certains candidats présentés aux élections par le PAM. Quel impact pourrait avoir cette victoire du parti dirigé par Mohamed Cheikh Biadillah sur la scène politique nationale ? ça peut être l'impact qu'a eu l'Union constitutionnelle (UC) en son temps lorsqu'elle était un parti cocotte-minute, ou le Rassemblement des indépendants des années 1970. A mon avis, plusieurs personnes pensent que la victoire du PAM pourrait avoir des conséquences sur la scène politique nationale, mais moi j'en doute. Et même si cela avait un impact, il ne peut être que négatif. Car le PAM n'ajoute rien de nouveau. C'est un ancien phénomène qui se répète au détriment de notre pays et de notre peuple.