C'est un constat d'échec du gouvernement que livre Saad Eddine Othmani, membre de la direction du parti de la Justice et du Développement et député. Or, fait observer le psychiatre et deuxième homme du PJD, « il s'agit là de deux choses inséparables. Les séparer reviendrait à installer une ouverture politique non encadrée et par là même sans grande portée ». et de relever que « nous sommes loin des promesses électorales du gouvernement dont nombre sont restées lettres morte ». Pour Saad Eddine Othmani, « l'absence de résultats tangibles et palpables du travail du gouvernement s'est répercutée sur la confiance des citoyens à l'égard des partis politiques ». Les attentes déçues, l'échec des partis politiques « à donner l'exemple à leur niveau en matière de gestion de la chose publique », «les nominations sur la base de rapports personnels ou d'affiliation partisane, désormais sur toutes les langues », a sapé le capital confiance dont jouissait le gouvernement. Une donne qui est « de nature à compliquer davantage encore la tâche des partis politiques, lorsqu'il s'agira de mobiliser les électeurs pour les prochaines consultations ». Le membre dirigeant du PJD relève encore «la multiplication des alliances entre partis politiques, des scissions et des créations de nouvelles formations », donne à laquelle s'ajoutent « les problèmes qu'ont connu certains partis », et qui ne peut être traduite que par «l'échec des formations politiques à élaborer des règles démocratiques pour gérer leurs propres affaires ». Les perspectives d'avenir ne sont guère meilleures. La préparation des prochaines échéances électorales butte sur « la lenteur au niveau de l'élaboration du code électoral, des textes régissant le Parlement, ou encore de la loi sur les partis » qui crystalisait nombre d'aspirations. Le PJD n'en ira pas moins aux élections avec les armes qu'il faut. « Au PJD nous entendons apporter un plus qualitatif au champ politique. Celui d'un parti basé sur une référence islamique et morale, que nous souhaitons être solide », martèle Saad Eddine Othmani. « Nous estimons qu'une moralisation de l'action partisane est nécessaire et qu'elle requiert un travail de groupe », ajoute-t-il avant d'annoncer qu'il a été décidé que « les procédures de choix et de désignation des candidats du PJD aux prochaines élections soient soumises à un conseil national extraordinaire qui devrait se réunir au mois de mars ». Ces procédures « seront communiquées au public » et une commission d'arbitrage statuera en cas de litige. Voila de quoi renforcer la position du parti lors des prochaines élections et de susciter des appétits d'alliance. Le député PJD lève tout de suite le voile « Nous n'avons pas d'a priori à ce niveau. Nous sommes ouverts sur toutes les formations politiques, pour toutes les actions qui visent l'intérêt général. La question des alliances est certes soumise à discussions, mais ne relève pas encore de la pratique ».