Ecrivain et directrice de l'Institut français de Tanger- Tétouan, Marie-Christine Vandoorne est commissaire du 13ème Salon international de Tanger des livres et des arts (SIT). Elle explique les enjeux de cet événement. ALM : Est-ce que le fait d'être écrivain vous a encouragée à être commissaire de ce 13ème Salon ? Marie-Christine Vandoorne : Lorsque j'ai pris la direction de l'Institut français de Tanger, je devais choisir le commissaire de cette 13ème édition. Il se trouve que je suis moi- même écrivain et j'ai créé un festival du livre quand j'étais en Irlande. J'ai organisé, en plus, plusieurs d'autres événements littéraires. Ce qui m'a encouragée à assumer la responsabilité de commissaire de cette manifestation sous sa nouvelle version. Cela me pousse bien sûr à réaliser un double travail, mais je le fais avec énormément de joie. Pourquoi avoir choisi d'apporter des changements aussi bien dans l'appellation que dans la programmation de ce 13ème salon ? Plutôt que changement, je préfère «le mot ouverture». Je crois que c'est très important de montrer à quel point les livres et les autres formes de création artistique ont un point commun qui est l'écriture. Je citerai la danse, la musique, les arts plastiques… Donc, ouvrir un dialogue entre la littérature et les autres formes de l'art me paraissait extrêmement intéressant dans un pays tel le Maroc qui est en train de se déployer vraiment dans le champ artistique. Et c'est en me basant sur le terme d'ouverture que j'ai préparé la programmation de cette 13ème édition. Ainsi, on trouve des écrivains de hauts niveaux venus de France, d'Italie, d'Espagne, du Maroc et du Maghreb. Il y a aussi des représentants d'autres arts, notamment le cinéma, de la musique et la danse. Le salon connaît aussi, cette année, la participation des personnalités très ouvertes pour dialoguer avec les écrivains et aussi entre eux. Qu'est-ce qui distingue ce 13ème salon des précédentes éditions ? C'est que on n'y parle pas seulement de littérature mais aussi de création artistique sous toutes ses formes. J'ai voulu présenter, au cours de ce salon, de la création artistique vivante par entre autres la chorégraphie et plusieurs expositions d'arts plastiques à la galerie Delacroix et une autre à l'Institut Cervantès… Par ailleurs, cette manifestation demeure un salon et non pas un festival. C'est un lieu de rencontre et de débat avec des écrivains. Il y a aussi l'intervention de la création artistique lors du salon. Et je pense que c'est le seul exemple pour le moment où des écrivains rencontrent des cinéastes, des plasticiens et des musiciens. Ce qui fait son originalité par rapport aux autres manifestations culturelles et artistiques. Ce salon nous permet de renouer avec la grande époque tangéroise à travers deux tables rondes.