Connue pour son système de formation aux métiers de la traduction, l'Ecole supérieure Roi Fahd de traduction (ESRFT) de Tanger prévoit la réalisation d'un projet de création de la filière d'interprétariat. Comme chaque année, l'ESRFT de Tanger a organisé, vendredi dernier, une cérémonie de remise des diplômes à ses 47 lauréats au titre de l'année universitaire 2007- 2008. Définie comme un outil de formation aux métiers de la traduction, «cette école forme des traducteurs de l'arabe vers les quatre langues : espagnole, française, anglaise et allemande. D'ailleurs, la traduction est un domaine important et très sollicité au Maroc. Ce qui nous encourage à poursuivre notre projet visant à améliorer notre système de formation en traduction ainsi que la création d'une filière d'interprétariat dans le cadre du programme d'urgence s'étalant sur les quatre prochaines années», a indiqué le président de l'Université Abdelmalek Essaâdi à Tétouan, Mustapha Bennouna. Et d'ajouter que ce projet englobe «la formation des traducteurs et des interprètes du français vers l'espagnol et du français vers l'anglais et non seulement de l'arabe vers les quatre langues précitées. Nous projetons aussi de former des doctorants dans ces filières et d'équiper cette école des moyens de traduction et d'interprétariat modernes. Il s'agit également de l'extension de l'ESRFT et la création d'une autre école de traduction à Tanger». Par ailleurs, l'ESRFT existe depuis plus d'une vingtaine d'années, «elle a commencé avec une trentaine d'étudiants. Elle a permis, jusqu'à maintenant, la formation de plus de 550 traducteurs. Cette école a donné de très bons résultats et ses lauréats ont pu réussir leur vie professionnelle aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. 25 de nos lauréats travaillent dans l'Organisation des Nations Unies (ONU). Un nombre important d'entre-eux exerce son métier partout dans le monde notamment en Europe et au Moyen-Orient», a déclaré à ALM le directeur de l'ESRFT, Taibi Nour. Les intervenants à cette cérémonie ont convenu de la nécessité de doter l'ESRFT d'une filière d'interprétariat. «Surtout que le Maroc souffre d'une carence en diplômés dans cette filière. Il ne compte qu'une trentaine d'interprètes», a indiqué Aouatif Mamoune Raïssouli, interprète, traductrice assermentée et ancienne lauréate de l'ESRFT. Le métier de l'interprète a évolué au fil du temps «pour s'adapter aux nouvelles donnes et conjonctures. Les pionniers du domaine d'interprétariat furent les Allemands d'abord, puis les Français par le biais de la célèbre Association internationale des interprètes de conférences (AIIC) qui existe toujours et à laquelle sont affiliés plusieurs centaines d'interprètes internationaux dont des interprètes marocains», a ajouté Mme. Raïssouli. Notons que l'ESRFT est rattachée à l'Université Abdelmalek Essaâdi. Elle a accueilli sa première promotion en septembre 1986. Cette école organise au cours de chaque année universitaire, notamment des conférences, des colloques et des séminaires.