Un atelier sur le Projet de conservation de la biodiversité et la transhumance dans le Haut Atlas (CBTHA) a été organisé à Ouarzazate, au profit des membres du CTP et des associations et partenaires du projet. Il vise la sensibilisation sur la problématique de dégradation des ressources naturelles dans la régions. Animé par l'universitaire Mohamed Alifriqui, pour le compte du Projet transhumance et biodiversité, cet atelier a attiré l'attention de tous les participants qui sont venus nombreux pour assister aux différentes interventions en la matière. La zone du Projet de conservation de la biodiversité et la transhumance dans le Haut Atlas (CBTHA) est très riche d'espèces végétales et animales. La proximité des zones désertiques et du Haut Atlas d'un côté et la transition entre le climat méditerranéen et les climats désertiques sahariens d'un autre côté contribuent à cette richesse spécifique. Les pratiques ancestrales de transhumance et la sédentarisation dans les vallées fertiles ont abouti à l'émergence d'une biodiversité agricole dans les parcelles cultivées et la gestion des parcours par la pratique de l'agdal. La dégradation des écosystèmes naturels et l'érosion de la biodiversité sont la conséquence de mutations environnementales assez profondes aggravées par une faible implication de la société civile et la population locale dans l'effort de conservation de la biodiversité et la perte des pratiques traditionnelles de gestion des parcours et des espaces naturels par la transhumance et la pratique de l'agdal. Le projet a abouti à plusieurs études et synthèses sur les sites clés de la biodiversité. Un centre de promotion de l'écotourisme (écomusée) est opérationnel à Ouarzazate. L'ensemble de ces données et les ressources naturelles qu'elles représentent permettra certainement la mise en place de programmes de sensibilisation destinés aux divers publics. A cet égard, l'atelier qui a été récemment organisé à Ouarzazate présente une occasion pour sensibiliser les participants sur les potentialités et richesses de la zone du projet et leur importance dans l'élevage pastoral. Il tend également à informer sur la stratégie du projet en matière de gestion durable des ressources naturelles. Par ailleurs, cet atelier a visé non seulement de discuter des modalités de synergie entre les partenaires provinciaux pour faire face à la problématique de dégradation des ressources naturelles, mais aussi de mettre à la disposition des partenaires quelques documents sur la biodiversité de la zone et renforcer les partenariats entre le projet CBHA, le CTP et les associations partenaires afin de les inciter à tenir compte des impératifs de conservation de la biodiversité et de réhabilitation de la transhumance dans les programmes, stratégies et activités de ces partenaires à l'échelle locale et régionale. «Nous voulons informer les participants sur les opportunités offertes par les sites clés de la biodiversité dans la zone en tant que patrimoine naturel et culturel à valoriser dans le domaine du développement local (écotourisme, AGR, éducation, sensibilisation ….) et nous visons à identifier les besoins en formation, les modules spécifiques à la biodiversité régionale et les voies de sa valorisation», déclare Mohamed Alifriqui, chercheur universitaire à Marrakech. A signaler que le projet «Transhumance et Biodiversité» est le fruit d'un partenariat conclu depuis 2001 entre le gouvernement marocain, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Il vise à préserver la biodiversité dans le versant sud du Haut Atlas à travers la relance de la pratique ancestrale de la transhumance.