Ahmed Herzenni, président du CCDH, a mis en relief l'engagement du Maroc sur la voie de la réforme lors d'une conférence internationale au Parlement européen mardi 7 octobre à Bruxelles. «Le Maroc est engagé depuis quelques années dans un vaste chantier de réformes afin de garantir la promotion des droits de l'Homme et des libertés fondamentales», a affirmé mardi à Bruxelles Ahmed Herzenni, président du Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH). Intervenant lors d'une conférence internationale au Parlement européen à l'occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, M. Herzenni a mis l'accent sur la réforme fondamentale du code de la famille, engagée en vue d'assurer l'égalité entre hommes et femmes et faire reculer les discriminations dont la moitié de la population était victime. «Cette réforme, a-t-il dit, a donné lieu à un débat social qui a touché de manière pacifique et pluraliste l'ensemble de la société». Le président du CCDH a mis en exergue le rôle de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), installée par SM le Roi Mohammed VI en 2004, rappelant qu'elle a œuvré pendant deux ans à établir la vérité sur les violations passées des droits de l'Homme commises entre 1956 et 1999, en donnant notamment la parole aux victimes durant des auditions publiques transmises à la télévision et sur les ondes de la radio. «Après avoir procédé à l'indemnisation et à la prise en charge médicale de milliers de victimes, a poursuivi M. Herzenni, l'IER a émis une série de recommandations prônant des réformes institutionnelles touchant notamment à la Constitution et à la justice, afin que les violations du passé ne se reproduisent plus, ajoutant que le CCDH s'attèle aujourd'hui à la mise en œuvre de ces recommandations». En même temps, a poursuivi, M. Herzenni, le CCDH a établi une plate-forme citoyenne regroupant ONG et acteurs publics pour un programme national d'éducation aux droits de l'Homme. M. Herzenni a également évoqué un autre chantier qui vient d'être amorcé au Maroc, à l'initiative du CCDH et avec le soutien de la Commission européenne. Il s'agit du processus d'établissement du plan national d'action pour les droits de l'Homme. Après la tenue d'un séminaire national de lancement de ce processus, une série d'ateliers régionaux sont en cours d'organisation regroupant dans chaque ville des dizaines d'ONG et de défenseurs de droits de l'Homme, a-t-il expliqué. Le président du CCDH a souligné que ces chantiers sont certes complexes, mais ils sont menés avec ténacité dans un contexte régional et international difficile. Ces chantiers ne sont pas mis en œuvre suite à une quelconque injonction externe, a tenu à préciser M. Herzenni, ajoutant que «ces réformes sont nées de notre propre volonté nationale». «Nous les menons parce que nous sommes engagés, Etat et société, sans retour, sur le chemin de la mise en œuvre des valeurs universelles que nous vivons comme les nôtres», a-t-il dit. M. Herzenni a en outre souligné que les droits de l'Homme doivent être la base d'une coexistence et d'une coopération étendue entre les pays au Maghreb et l'Union européenne, appelant cette dernière à soutenir le Maroc dans son engagement pour la consolidation des acquis en matière des droits de l'Homme. De son côté, M. Hammou Ouhelli, membre du CCDH, a affirmé dans une déclaration à la MAP que le programme national d'éducation aux droits de l'Homme est un plan qui a été initié par le CCDH et que ce sont maintenant les ONG qui ont pris le relais pour le mener à bien. «Il s'agit d'un vaste chantier, a-t-il dit, soulignant qu'il n'y pas que l'Etat qui doit être impliqué dans la promotion des droits de l'Homme, mais les citoyens marocains aussi».