Le Maroc a dépassé l'étape de transition démocratique et entame actuellement l'édification de la démocratie institutionnelle, a indiqué le président du conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), M. Ahmed Herzenni. "Le Maroc a adhéré à de grands chantiers de réformes notamment la réforme de la justice et l'adoption de la gouvernance sécuritaire", a précisé M. Herzenni qui intervenait, mercredi à Rabat, lors d'une conférence sur "Les perspectives de la transition démocratique au Maroc", initiée par l'école de gouvernance et d'économie. M. Herzenni a souligné que la démocratie institutionnelle est fondée sur la démocratisation et la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et la création d'une cohésion et d'un équilibre entre ces pouvoirs, outre l'instauration d'un système qui offre un espace de dialogue social continu devant permettre à toutes les composantes de la société de faire entendre leurs doléances. Les partis politiques sont appelés à accompagner le processus de consolidation de l'édifice démocratique, à travers des programmes clairs et bien définis qui répondent aux attentes et aspirations des différentes composantes de la société, a ajouté M. Herzenni. Il a ajouté que les années 90 ont constitué une rupture avec le passé des violations des droits de l'Homme, à travers l'expérience de l'alternance, l'installation du CCDH, de l'Institut Royal de la Culture Amazigh et de l'Instance Equité et Réconciliation qui est "une fierté pour notre pays". Ces programmes, a-t-il dit, ont été renforcés par une profonde réforme du Code civil devenu le code de la famille, et par le lancement de l'initiative nationale pour le développement humain (INDH), outre la présentation du rapport du cinquantenaire sur le développement humain. M. Herzenni a, en outre, relevé que la création du conseil économique et social permettra d'ouvrir des passerelles de dialogue global et constant entre les différentes couches sociales et les différentes régions du Royaume. S'agissant de l'expérience de l'IER, le président du CCDH a passé en revue les différents acquis réalisés à travers cette instance, notamment le programme de réparation communautaire qui a bénéficié à près de 11 zones réparties sur le territoire marocain, ajoutant que près de 25.000 personnes ont bénéficié de compensations financières à travers une enveloppe de 150 milliards de centimes. Evoquant l'évaluation de la situation des droits de l'Homme au Maroc, M. Herzenni a indiqué qu'"il ne faudrait pas prendre en considération les rapports internationaux publiés sur le Maroc à ce sujet dans leur globalité", soulignant la nécessité de procéder à une auto-évaluation par les Marocains eux-mêmes de cette situation.