À chaque rentrée scolaire, les élèves payent en même temps que les frais d'inscription une cotisation annuelle qui alimente le budget des associations de parents d'élèves. Cela soulève parfois des protestations. Et la loi n'oblige personne à adhérer à ces associations. Comment se présente donc le cas sur le terrain ? Lors de chaque rentrée scolaire, la quasi-totalité des inscrits payent une cotisation à l'Association des parents d'élèves (APE) avec la conviction que cela est obligatoire. Pourtant la loi n'oblige aucun parent d'élève d'être membre d'une association, donc de cotiser. Selon Mohamed Qnouch, président de la Fédération des Associations des parents d'élèves : «comme toute association, celles des parents d'élèves sont assujetties au dahir du 15 novembre 1958 qui laisse la liberté totale à un citoyen d'y adhérer ou de ne pas y adhérer». «La direction de l'école encourage les versements de droits de cotisations aux associations de parents d'élèves. Mais cela n'est nullement obligatoire», confirme El Hamdy Abdelaziz, directeur du lycée Mohammed V de Casablanca. Mais comment se présente le cas sur le terrain ? «Un établissement public m'a demandé de payer les droits d'adhésion à l'Association de parents d'élèves pour permettre le transfert de mon enfant vers un autre établissement, privé cette fois-ci», explique avec indignation Karim, un parent d'élève. Selon, le secrétaire de l'APE du lycée Mohammed V, cette pratique n'est pas conforme à la législation. «Les frais de cotisation ne sont redevables qu'à un seul établissement», précise-t-il avant d'ajouter qu' «il y a aussi des cas où des élèves sont dispensés de payer la cotisation annuelle notamment quand il s'agit d'élèves issus de familles pauvres, ou quand deux frères ou plus sont inscrits dans un même établissement, c'est alors un seul d'entre eux qui paie». Quant à la cotisation pour le compte de ces associations, son montant varie entre 10 et 100 DH selon l'établissement, soulevant les protestations de certains parents d'élèves. Et nombreux sont ceux qui doutent de l'efficacité de ces associations. Certains disent même n'en entendre parler qu'à l'occasion de la cotisation annuelle qui alimente le budget des APE et qu'on les oblige à payer en même temps que les frais d'inscription à chaque rentrée. Quelles sont donc les tâches des APE? Quel rôle jouent-elles dans l'espace scolaire et dans l'amélioration de la qualité de l'école ? Selon le secrétaire de l'Association des parents d'élèves du lycée Mohammed V, celle-ci participe à l'amélioration des conditions matérielles de l'école. «En plus de plusieurs travaux d'entretien, nous avons entrepris au cours par exemple de l'année précédente divers chantiers au sein du lycée, notamment l'aménagement d'un jardins et le forage d'un puits...», déclare-t-il précisant que le montant de la cotisation dans son établissement est de 50 DH. A travers ces associations, les parents d'élèves doivent être présents dans les conseils de gestion, les conseils pédagogiques et les conseils de classe des établissements scolaires. Les associations jouent aussi un rôle dans les conseils d'administration des Académies régionales d'éducation et de formation (AREF). La Charte d'éducation et de formation, référence pour le mouvement associatif au Maroc, précise le rôle des associations de parents d'élèves et la manière dont elles doivent êtres gérés. «Elles ont le devoir d'assurer en leur sein la transparence, la démocratie et le sérieux dans l'organisation, l'élection et la gestion; elles doivent élargir la base de leur représentativité dans le but de devenir des interlocuteurs et des partenaires crédibles et utiles, dans la gestion, l'entretien et l'évaluation des établissements éducatifs», peut-on y lire. Par ailleurs selon le directeur du lycée Mohammed V, les associations doivent s'impliquer plus dans l'éducation et l'enseignement des élèves notamment en ce qui concerne encore le suivi des élèves en difficulté, la gestion de problèmes de délinquance et de sécurité ou encore les litiges impliquant élèves et enseignants, problèmes les plus fréquents et les plus difficiles à gérer. Selon lui, «les associations de parents d'élèves constituent un partenaire incontournable dans la participation à la vie scolaire. Mais elles accusent un manque de communication avec les élèves et leurs parents. Le contact avec les parents n'est pas structuré. Elles doivent être en mesure de se faire connaître auprès de l'ensemble des parents d'élèves et de les informer sur leur action». Ainsi même si l'ensemble des parents d'élèves cotise et par là adhère aux associations de parents d'élèves, ces derniers n'ont pas de lien avec leurs représentants. Par là, leur devoir d'aide de participation à la gestion et à l'évaluation envers les institutions scolaires reste en partie non accompli autant celui des associations de parents d'élèves.