Selon la loi, l'adhésion aux Associations des parents d'élèves des établissements scolaires publics n'est pas obligatoire. Pourtant, des écoles obligent les parents à le faire. Levée de boucliers contre les Associations des parents d'élèves des établissements scolaires publics à Ghafsay, dans la province de Taounate. Même les ONG de défense des droits humains sont montées au créneau. L'une d'entre elles, l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) vient de publier un communiqué dans lequel elle dénonce les agissements des responsables des établissements scolaires qui font obligation aux parents d'adhérer à ces associations et de leur verser des cotisations s'ils veulent bénéficier d'un banc à l'école. La condition à l'inscription de leurs ouailles n'est autre que le paiement d'une cotisation que certains disent variable. «Nous avons reçu des doléances de la part des parents du lycée Imam Choutaibi, du collège Imam Ali, du Collège 20 Août et de l'école primaire Ahled Charib de la région Ghafsay. Ces derniers se plaignent amèrement du fait que ces établissements scolaires les obligent à verser la contribution annuelle d'adhésion aux associations des parents d'élèves. Nous avons effectué notre enquête sur le terrain et il s'est avéré que cette pratique est générale. Plusieurs établissements le font. Cette situation est inadmissible. Pour la simple raison qu'elle est illégale. Selon la loi qui réglemente ces organisations, l'adhésion à quelconque association est facultative», s'indigne Mohamed Oulad Ayad, président de la section de l'AMDH à Taounate, qui appelle les responsables locaux et nationaux du département de l'Education nationale à intervenir "pour changer cet état de choses qui porte préjudice aux parents". Cette pratique existe également dans les établissements scolaires à Casablanca. «Pour pouvoir inscrire votre garçon ou votre fille, vous êtes tenus d'adhérer à l'Association des parents d'élèves et à l'Association sportive et par conséquent de verser la cotisation d'adhésion aux deux. Le montant de la première cotisation s'élève à 50 DH alors que la seconde est de 20 DH», lance un fonctionnaire du collège Plateau, sis à Derb Ghalef à Casablanca, à une jeune femme qui vient s'enquérir des pièces requises pour l'inscription dans cet établissement. Contacté par ALM, Saïd El Bikri, avocat du barreau de Rabat et membre dirigeant de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme, nous a précisé que «l'adhésion aux associations est laissée au libre choix des citoyens, quelle que soit la nature de ces associations». Donc, pour Me El Bikri, on ne peut absolument pas obliger quiconque à adhérer à une association des parents d'élèves. Même son de cloche chez le président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, Mohamed Qnouch qui souligne, en substance que «selon les dispositions du Dahir du 15 novembre 1958 réglementant le droit des associations au Maroc, tout citoyen jouit de la liberté de constitution d'une association et d'adhésion à une quelconque organisation». «Le fait d'obliger les parents à devenir membres d'une association pour bénéficier d'une inscription de son enfant est courant. Plusieurs établissements le font car notre fédération a besoin de ces cotisations pour la réalisation de ses projets sociaux et pour l'entretien des établissements scolaires», ajoute M. Qnouch qui tient cependant à souligner que «les ressources de sa fédération se composent uniquement des cotisations versées par ses membres. Celles-ci sont fixées chaque année par le bureau exécutif. Leur montant varie entre 10 et 100 DH selon qu'il s'agisse d'une école primaire ou d'un établissement d'enseignement secondaire».