Les guides touristiques poursuivent leur mouvement de protestation contre leur interdiction il y a plus d'un mois de rentrer au port pour accueillir les touristes à leur arrivée. Les guides touristiques sont mécontents. Ils se sont vus depuis un mois interdire l'accès au quai pour accueillir les touristes à leur arrivée au port de Tanger. Depuis ils ne cessent de protester contre «ces nouvelles pratiques». Et dans un communiqué, ils viennent de dénoncer cette interdiction et se disent « lésés dans leurs droits et empêchés de faire convenablement leur travail ». «Nous étions toujours autorisés à accueillir les touristes dès leur arrivée, à leur descente des bateaux. Les autorités portuaires nous autorisaient durant plusieurs décennies à y accéder. D'ailleurs, notre association existe depuis 1939 et nous avons toujours eu de bonnes relations avec les autorités de la ville et celles du port en particulier. Les professionnels de ce secteur ont été souvent appelés au lendemain de l'indépendance pour participer au maintien de l'ordre dans la ville», a confié à ALM le président de l'association des accompagnateurs et guides du tourisme de la wilaya de Tanger, Abdelhamid Idrissi Kaïtouni. Tanger compte quelque 182 accompagnateurs et guides touristiques. «C'est un secteur qui se professionnalise et attire de plus en plus de diplômés. Il a connu dernièrement le recrutement des docteurs de troisième cycle et des diplômés des langues rares tel que le Japonais. Nous sommes au sein de notre association très déçus de voir le quai non interdit à d'autres métiers tels les porteurs et les petits écrivains», regrette Idrissi Kaïtouni, faisant remarquer que «nous ne voulions rien aux professionnels de ces deux secteurs qui pratiquent leurs droits de travailler sur les lieux. Mais nous dénonçons les nouvelles pratiques des autorités portuaires qui désignent le quai «zone stérile» pour nous. Nous avons été soutenus par des responsables, mais sans résultat». Face à cette situation, les accompagnateurs et guides touristiques de Tanger ont observé le 4 avril dernier un sit- in de protestation contre cette décision de leur interdire le quai pour voyageurs. «Nous continuons à poursuivre notre mouvement de protestations et refusons à accéder au quai à l'arrivée des bateaux de croisières. Et nous nous demandons pourquoi nous sommes autorisés uniquement à accueillir les touristes de croisières à leur arrivée sur le quai et interdits de le faire de même pour le reste de notre clientèle», affirme M. Idrissi Kaïtouni. Ces nouvelles pratiques, poursuit M. Idrisi Kaïtouni, nuisent beaucoup à l'image de marque du Maroc comme l'une des meilleures destinations touristiques. «Les touristes ont beaucoup de difficultés à nous repérer entre les personnes qui attendent à la sortie du quai bien que nous portons nos badges. Ce qui a entraîné ces derniers temps la recrudescence du phénomène des faux guides. Nous nous trouvons souvent parmi des candidats à l'émigration clandestine en train d'offrir nos services aux touristes». «Avec ces nouvelles mesures prises dans le port, les gens ont commencé à nous considérer comme de faux guides. Nous avons fréquemment des accrochages avec les chauffeurs de taxis qui s'estiment- et nous le font savoir d'un air hautain- qu'il est dans leur devoir de protéger les touristes contre nos mauvaises pratiques. Alors que nous sommes fiers de pratiquer ce métier qui nous permet de faire découvrir notre culture et la beauté de notre pays aux étrangers. Nous nous considérons aussi faire partie d'un secteur qui contribue avec d'autres métiers pour atteindre l'objectif de 10 millions de touristes à l'horizon 2010», conclut M. Idrissi Kaïtouni.