Coopération judiciaire, financement des infrastructures de base, enseignement, formation professionnelle et finances... Autant de secteurs concernés par les contrats signés entre le Maroc et la France lors de la 9e rencontre franco-marocaine des chefs de gouvernement. Les relations économiques entre le Maroc et la France, bien qu'elles soient dynamiques et exceptionnelles, «sont loin d'avoir épuisé tout leur potentiel». C'est ce qu'a estimé le Premier ministre, Abbas El Fassi, à l'occasion la 9e rencontre franco-marocaine des chefs de gouvernement, tenue à Rabat le 18 avril. Pour preuve, seize conventions et accords commerciaux maroco-français ont été signés, à cette occasion sous la présidence de Abbas El Fassi, et de son homologue français, François Fillon, qui s'est déplacé au Maroc accompagné d'une importante délégation ministérielle et de chefs d'entreprises. Ces conventions qui traduisent la volonté des deux parties de consolider davantage les rapports de partenariat les liant, ont trait à plusieurs domaines d'activité, allant de la coopération judiciaire, au financement des infrastructures de base en passant par l'enseignement, la protection civile, la formation professionnelle et les finances. Il s'agit, d'abord, de la concrétisation du protocole d'accord pour la réalisation de la ligne du TGV Tanger-Casablanca. Ainsi, suite à ce protocole, un autre intergouvernemental, a été conclu pour le financement de l'assistance à maîtrise d'ouvrage, des études, de la maîtrise d'œuvre, du suivi, de la formation et de l'assistance à l'exploitation, ce qui s'articule dans le cadre d'un don de 75 millions d'euros. Il a aussi été question de signer un protocole pour financer le matériel roulant du tramway de Rabat. Par ailleurs, Abbas El Fassi et François Fillon se sont tous deux réjouis de la signature de trois accords venus conforter la stratégie du Maroc en matière de décentralisation et d'aménagement du territoire. Ainsi, les deux Premiers ministres ont convenu de «mettre à l'avenir l'accent sur la déconcentration», indique un communiqué de la Primature. Et d'ajouter que «cette orientation prendra la forme d'un Fonds de solidarité prioritaire (FSP) spécifique qui prolongera, une fois arrivé à échéance, le programme d'appui à la décentralisation pour le Maroc». La modernisation des services locaux a également figuré à l'ordre du jour. Ainsi, l'Agence Française pour le développement (AFD), a accordé une subvention de l'ordre de 1,5 million d'euros dans le dessein d'accompagner la modernisation des collectivités locales. D'autre part, deux prêts ont été octroyés en vue de renforcer le réseau de transport d'électricité haute tension de l'ONE (sous forme de prêt garanti de 50 millions d'euros), et d'assainir la ville d'Agadir dans le cadre du programme initié par la Régie autonome multiservices de cette ville (prêt non souverain de 35,5 millions de dirhams). La France, appuyant l'Initiative Nationale pour le développement humain, a donné suite à sa contribution de 8 millions d'euros dans ce cadre, en signant avec le Maroc une nouvelle convention qui fixe les modalités de mise en œuvre de cette contribution. En matière judiciaire, les deux parties ont signé deux conventions dans le but de moderniser les mécanismes d'entraide judiciaire dans le pénal et d'extradition, mais surtout de renforcer le partenariat sur les questions liées à la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée transnationale. D'autre part, l'enseignement et la formation, point faible du Maroc, ont fait l'objet de discussions et de concertation entre les représentants des deux pays. Dans ce domaine, un accord portant sur le financement de Centre de formation professionnelle au Maroc (prêt de 22,5 millions d'euros) a été signé, parallèlement à un accord lié à l'activité au Maroc de l'institut français de recherche pour le développement. Aussi, les deux parties ont fait part de leur satisfaction quant à «l'implantation prochaine au Maroc, de plusieurs établissements d'enseignement supérieur, notamment l'Ecole Sup-Info», signale la même source. Dans un autre sillage, une convention a été mise en place entre les opérateurs financiers des deux pays. Il s'agit de l'assistance pour la création d'une salle de marché au ministère de l'Economie et des Finances, avec l'appui de l'agence France Trésor, sans oublier la convention signée entre la Caisse de Dépôt et de Gestion et la Caisse des Dépôts et Consignations. Autres actes, et non des moindres. De nouveaux accords ont été validés. Ils portent, ainsi, sur la fourniture du matériel roulant pour le tramway de Rabat par la société Alstom (pour 100 millions d'euros), la construction des vois de ce tramway par la société Colas (pour 70 millions d'euros), la mise en œuvre contractuelle du programme franco-marocain portant sur une frégate multi-missions ( FREMM). Il a aussi été question, pour l'AFD, de consentir un prêt de 50 millions d'euros pour financer le tramway Rabat-Salé. Sur le resgitre de l'enseignement, a été annoncée l'ouverture prochaine à Casablanca du lycée «Massignon», d'une capacité de 1.100 places qui sera portée à 1.500, pour accueillir majoritairement des lycéens marocains.