Lors d'une conférence qui s'est tenue jeudi 17 janvier à Casablanca, Abdelaziz Meziane Belfkih, conseiller de SM le Roi, a passé en revue les différents aspects de la situation du système éducatif et les grandes lignes du programme prioritaire 2009-2011. «La réforme de l'institution scolaire doit viser la préparation des élèves à la vie professionnelle et citoyenne», a indiqué jeudi 17 janvier, Abdelaziz Meziane Belfkih, conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et président délégué du Conseil supérieur de l'enseignement . Lors d'une conférence de presse tenue à Casablanca sur le thème «Le système éducatif marocain et les réformes qui s'imposent», M.Belfkih a souligné que la réforme de l'institution scolaire requiert un travail de longue haleine. «C'est un travail qui doit être mené en profondeur, qui implique la mobilisation de tous et nécessite une action cohérente», a-t-il affirmé. A cette occasion, le conseiller du Souverain n'a pas manqué de rappeler la situation du système éducatif par rapport à l'année 2000. Selon M. Belfkih, «des avancées ont été enregistrées notamment en ce qui concerne la généralisation de l'accès à l'école, le parachèvement de la réorganisation pédagogique des cycles primaire et secondaire. A ceci s'ajoutent, l'entrée en vigueur du système Licence Masters Doctorat ( LMD) aux universités, l'amélioration des conditions matérielles et sociales du corps enseignant ainsi que la révision des manuels scolaires». Par ailleurs, M. Belfkih a précisé que le Maroc compte aujourd'hui 6 millions d'élèves soit un million de plus qu'en 2000 et que l'offre d'enseignement a progressé de 6% pour le primaire et de 12% pour les jeunes âgés de 19 à 24 ans. Le taux de scolarisation a, quant à lui, connu une progression de 15 points depuis 2000 avec une amélioration pour la scolarisation de la fille rurale qui est passé de 62% en 2000 à 87% en 2007. Malgré ces importantes avancées, le secteur de l'enseignement est confronté à plusieurs problèmes. Pour M.Belfkih, le rendement du système scolaire reste en-dessous des attentes. Cette situation s'explique par le nombre élevé des redoublements, l'abandon scolaire et la persistance d'un taux élevé d'analphabétisme. Des efforts doivent être déployés pour améliorer la scolarisation et lutter contre l'abandon scolaire qui est actuellement de 6% au niveau des écoles et de 13,2% au collège. Notons également les carences en matières d'infrastructures et le manque d'implication de la société civile. Pour remédier à cette situation, le programme prioritaire 2009-2011 intitulé «Réussir une école pour tous» s'est donné pour objectif de rendre dans de bonnes conditions l'obligation de la scolarité jusqu'à l'âge de 15 ans. Ce programme nécessite un investissement de 5 milliards de dirhams par an, soit 15% de plus que l'enveloppe réservée par l'Etat au secteur de l'enseignement. L'ambition de ce programme dans le cadre du primaire est de parvenir d'ici 2011 à un taux de scolarisation de 95% pour les jeunes âgés de 6 à 11 ans et d'atteindre un niveau de 90% pour l'accès au collège des élèves inscrits en 2008. Pour cela, des mesures seront prises en ce qui concerne l'amélioration de l'offre scolaire à travers l'extension du réseau des écoles primaires, la motivation des enseignants et la mobilisation des autorités, des collectivités locales et de la société civile autour de l'école. Pour ce qui est du collège, il est question de porter la scolarisation des 12-15 ans à 90% en 2011 contre 74% actuellement et de renforcer l'encadrement dès la rentrée 2008. Il s'agit aussi d'améliorer la capacité de gestion et d'encadrement directe des établissements, d'augmenter l'offre de scolarisation avec la construction de 1000 collèges et de rénover le parc actuel. Ce programme envisage d'atteindre la généralisation de l'accès à l'enseignement préscolaire à l'horizon 2015. Encore faut-il la création de 1000 écoles pouvant accueillir pas moins de 100.000 élèves.