Le Conseiller de SM le Roi et président du Conseil supérieur de l'enseignement (CSE) a indiqué samedi à Rabat que la portée qualitative des acquis de la réforme du système éducatif demeure limitée à l'espace éducatif. Abdelaziz Meziane Belfkih, conseiller de SM le Roi et président du Conseil supérieur de l'enseignement (CSE) a affirmé, samedi à Rabat, que la portée qualitative des acquis de la réforme du système éducatif et de formation demeure, jusqu'à présent, limitée à l'espace éducatif et peu perceptible au niveau de la société et des partenaires de l'école, eut égard à la persistance de certaines lacunes. Certains indicateurs qualitatifs et quantitatifs du système demeurent encore insuffisants, a dit M. Belfkih, illustrant son propos notamment par le taux élevé d'abandon scolaire et du redoublement. M. Belfkih intervenait dans le cadre d'un forum national de l'Education et de la Formation, organisé par le parti du progrès et du socialisme (PPS) sur le thème « Pour une dynamique nouvelle autour de l'école nationale ». Le rapport du CSE considère que la faiblesse de ces indicateurs est due principalement à cinq facteurs déterminants portant sur la problématique de transition à une gouvernance efficiente stimulant la responsabilité et la promotion effective des corps des enseignants et des formateurs en vue de jouer pleinement leurs rôles dans la rénovation de l'école et la solution des difficultés en matière d'application du modèle pédagogique, en particulier en ce qui a trait à la maîtrise des compétences linguistiques. Les deux derniers facteurs, selon M. Belfkih ont trait au problème de mobilisation des ressources financières et au manque de confiance en l'école. Il a, en outre, rappelé que la plupart de ces problèmes ne datent pas d'aujourd'hui puisque ayant fait l'objet, par le passé, d'ateliers dans le cadre des réformes successives de l'éducation, ajoutant que si le rapport s'est attardé de nouveau sur ces questions, c'est parce qu'elles sont toujours d'actualité et nécessitent d'explorer les causes inhérentes à leur persistance. Evoquant, dans ce sens, les principaux facteurs à l'origine de ces entraves, M. Belfkih a suggéré de s'arrêter sur certaines hypothèses relatives au processus de réforme et à son bilan, invitant à s'interroger sur le point de savoir si la démarche consensuelle qui a présidé à l'élaboration de la charte n'explique pas la persistance de la problématique de l'école marocaine, ou s'il s'agit d'un déficit d'imagination ou d'une capacité d'action limitée. Il cite d'autres obstacles susceptibles de se dresser sur la voie de la réforme, à savoir une certaine résistance effective ou supposée ou encore un manque de moyens et de ressources nécessaires. Pour le président du CSE, la mobilisation de la communauté autour de l'école est souvent restée dans les limites de la rhétorique et des intentions. Il semble également que la réforme ait besoin de moyens nécessaires pour sa mise en oeuvre, a-t-il dit, expliquant que la raison n'est pas dû au fait que le système d'éducation et de formation n'a pas bénéficié d'un fort soutien financier. Le rapport, a-t-il dit, souligne l'impératif de donner un nouvel élan à la réforme, dans le contexte actuel marqué par une convergence des volontés, en premier lieu la volonté royale exprimée à plusieurs occasions, l'engagement du gouvernement à adopter des programmes d'urgence pour impulser la réforme et la prise de conscience sociétale sur les questions de l'école. Dans le cadre de cette vision prospective, a-t-il souligné, le CSE appelle à instaurer un nouveau contrat pour rétablir la confiance entre l'école et la société, l'ancrage des vertus de l'effort collectif au service des questions de l'école, la mobilisation des ressources nécessaires pour mener à bien cette entreprise, ainsi que l'élaboration d'un contrat de confiance avec le corps enseignant pour la consécration de ses droits et le respect de ses engagements professionnels, en ayant en permanence à l'esprit le droit des générations montantes à l'enseignement et à l'éducation. Pour sa part, la secrétaire d'Etat chargé de l'éducation, Latifa El Abida, a passé en revue les grandes lignes du plan d'urgence élaboré par le ministère qui prévoit un certain nombre de mécanismes et de mesures pratiques, expliquant que ce plan repose sur quatre domaines comprenant 23 projets destinés à accélérer la cadence de la réforme.