Mohamed Ali Bensouda nommé secrétaire général de la CDG    Arguments stratégiques pour la désignation du Front Polisario comme organisation terroriste étrangère    Para-Athlétisme/Grand Prix Moulay El Hassan - Marrakech 2025: Quand la résilience rencontre l'excellence!    Après ses déclarations sur le Sahara, le conseiller de Trump pour l'Afrique rétropédale    L'Eswatini rejoint les pays africains opposés aux manœuvres de l'Afrique du Sud et réaffirme son soutien indéfectible à l'intégrité territoriale du Maroc    Production d'eau durable : OCP Green Water obtient un ambitieux financement    Matériaux de construction : Les autorités traquent les dépôts et commerces illégaux    Projet immobilier inachevé à Sidi Maârouf : Attijari saisit la justice, la BNPJ enquête    Le Front Polisario, catalyseur de désordre régional, cible légitime d'une désignation terroriste selon le Hudson Institute    Un député britannique : Le Polisario est un bras du régime iranien en Afrique du Nord, il est temps de le classer comme organisation terroriste    Campagne médiatique douteuse : Le discours d'Al Jazeera envers le Maroc suscite l'indignation populaire et contraste avec la position officielle du Qatar et du CCG    Poutine ordonne un cessez-le-feu en Ukraine à l'occasion de Pâques    La Russie et l'Ukraine ont échangé plus de 240 prisonniers de guerre de chaque côté    L'Espagne préoccupée par un éventuel transfert d'une base US vers le Maroc    Évacuation des Marocains des zones de conflit : Un arrêté ouvre la voie à des marchés publics en urgence    Ferhat Mehenni dans un entretien avec le journal "Times of Israel" : La lutte pour l'indépendance de la Kabylie est un choix de principe et le régime algérien est une dictature militaire    Carlo Ancelotti ferme la porte au Brésil et espère garder son poste au Real Madrid    CAN U17: Le Marocain Abdellah Ouazzane désigné meilleur joueur    CAN U17/Maroc-Mali : "le sacre de l'équipe nationale est amplement mérité"    Polisario: Sin salarios, los maestros están en huelga    Irish TV show explores Morocco's rich culture and heritage in Tangier and Marrakech    Spain fears U.S. troop relocation to Morocco    Sahara : Washington réaffirme sa position "claire et sans équivoque" qui constitue désormais un pilier central de sa politique à l'égard de Rabat    Après le Malawi, Eswatini s'oppose fermement à l'accord unilatéral illégal signé entre le secrétariat de la SADC et le Polisario    Diaspo #385 : Entre rap et chaabi, Benny Adam célèbre la musique marocaine au Canada    Aespa : La vague K-pop s'invite à Mawazine    Cinéma : «La Princesse Perdue» du réalisateur marocain Hicham Hajji sort en mai    SM le Roi félicite les membres de la sélection nationale de football suite à leur consécration à la CAN U-17    CAN U17 : Les Lionceaux de l'Atlas sur le toit de l'Afrique    L'IFTL et Rachid Yazami lancent une formation dédié aux batteries électriques    Trois morts dans des inondations dans le nord de l'Italie    Conseiller de Trump : La reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara est "forte" et "sans équivoque    Conflit russo-ukrainien: Washington menace de « se retirer » des négociations en l'absence de signes d'avancement    Désinformation : le Maroc ciblé par le narratif d'Al Jazeera    Casablanca : interpellation d'un ressortissant norvégien, objet d'un mandat d'arrêt international    Drame à Larache : un enfant de trois ans meurt noyé dans un puits à ciel ouvert    USA: La Cour suprême bloque momentanément l'expulsion d'un groupe d'immigrants    Aides sociales directes : l'ANSS met le paquet sur l'accompagnement des bénéficiaires (Wafâa Jamali)    La RAM devient Partenaire Global Officiel de la CAF pour les grandes compétitions africaines    Tarifs douaniers US : Le groupe Volkswagen envisage de produire des modèles Audi aux Etats-Unis    L'Etat nigérian de Kano scelle un accord stratégique avec le Maroc dans le solaire et l'agriculture    La météo pour ce samedi 19 avril    Décès de l'acteur égyptien Soleimane Eid    Nouakchott accueille la Semaine du Maroc, du 24 au 30 avril    Challenge N°965 : Du 18 au 24 avril 2025    Qatar : Un petit Etat par sa taille, mais grand par ses contradictions    Jazzablanca 2025 : Casablanca va vibrer au rythme d'un line-up d'envergure internationale    Wizkid et Lojay enflammeront Mawazine 2025 avec la puissance pure de l'Afrobeats    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



ESG : lancement d'une nouvelle norme internationale
Publié dans Challenge le 11 - 02 - 2025

Alors que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) deviennent des leviers incontournables pour attirer les investisseurs et assurer une croissance durable, le Maroc cherche à structurer son engagement en la matière. L'IWA 48:2024, un cadre normatif publié par l'ISO, pourrait jouer un rôle clé dans cette transition en offrant aux entreprises un référentiel international pour mesurer et améliorer leur performance ESG. Zoom sur cette nouvelle norme.
Partout dans le monde, les acronymes ESG sont de toutes les discussions. Aujourd'hui, dans ce nouveau monde marqué par les risques de tous genres, jamais le capitalisme en tant que système économique n'a été autant fragilisé. Crise du Covid, urgence climatique et énergétique, guerre en Ukraine, fracture sociale... autant d'épisodes qui, au-delà de leurs externalités négatives, ont interpellé la conscience collective de l'élite mondiale sur la prise en compte des risques non financiers et, par ricochet, posé les bases d'un tout nouveau genre de matrice économique.
Ainsi, enterrant pour de bon l'économie dite de « prédation », dans ce nouveau paradigme financier, l'entreprise est contrainte de s'inscrire dans une posture de business éthique. De plus, pour sa durabilité et sa pérennité, elle devra privilégier la rentabilité non financière au détriment des réflexes de rente.
Lire aussi | L'application de la norme Euro 6 est officiellement décalée de 2 ans
En clair, l'émergence des critères ESG, tournés vers un système économique qui met au centre de ses préoccupations l'environnement, l'humain et la gouvernance, a pour objectif de placer la planète au cœur des actions des grandes entreprises.
Au Maroc, ces questions de métriques ESG sont déjà appliquées par les filiales des multinationales et résonnent au sein du top management des grands groupes nationaux. En cette année 2025, l'écosystème de l'ESG international connaît une avancée majeure avec une réglementation de plus en plus en construction. L'IWA 48:2024, récemment publié par l'Organisation internationale de normalisation (ISO), vise à fournir un cadre méthodologique permettant aux entreprises d'intégrer les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur culture organisationnelle.
Alors que le Maroc accélère sa transition vers un modèle économique plus durable, cette norme pourrait jouer un rôle clé pour structurer les démarches ESG des entreprises et renforcer leur attractivité auprès des investisseurs internationaux. « C'est une nouvelle norme ISO qui s'adresse en priorité aux PME et aux organismes établis dans des pays en développement. Elle se veut compatible avec différentes normes, standards ou référentiels déjà existants, avec une perspective holistique des facteurs ESG », nous confie Salah Eddine Bennani, Partner – Strategy, Management & Sustainability Consulting – Forvis Mazars.
Lire aussi | Norme Euro 6 : le gouvernement accorde un répit aux importateurs
« On assiste à la publication de normes de ce type depuis plusieurs années ; notons tout de même une forme d'accélération de cette production de normes variées qui s'ajoutent à d'autres formes de labels visant le domaine de la durabilité, ESG ou RSE. Les entreprises se retrouvent dans l'embarras du choix tant que les réglementations pays, régions ou internationales ne sont pas suffisamment développées et généralisées », précise l'expert.
Un cadre pour une transition durable
Le Maroc a déjà engagé des efforts significatifs dans ce domaine, notamment à travers la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) et des projets emblématiques comme Noor Ouarzazate dans les énergies renouvelables. Cependant, plusieurs défis persistent.
Sur le plan de la gouvernance, la transparence et la reddition des comptes progressent, mais restent inégalement appliquées selon les secteurs. En matière environnementale, la transition énergétique avance, mais certaines industries peinent encore à réduire leur empreinte carbone.
Dans ce contexte, l'IWA 48:2024 pourrait offrir aux entreprises marocaines un cadre structurant pour harmoniser leurs pratiques ESG avec les standards internationaux. L'un des principaux atouts de cette norme est de faciliter la mise en place d'indicateurs mesurables et comparables, un élément clé pour attirer des financements internationaux. En effet, les bailleurs de fonds et investisseurs sont de plus en plus attentifs aux engagements ESG des entreprises avant d'accorder des financements.
Les banques et institutions financières marocaines, soumises à des exigences croissantes en matière de finance durable, pourraient également utiliser ce référentiel pour renforcer leur gestion des risques ESG.
L'adoption de ce cadre normatif pourrait aussi permettre aux entreprises marocaines de mieux anticiper les évolutions réglementaires, notamment dans le cadre des discussions sur la finance verte et la taxation carbone aux frontières de l'Union européenne.
Pour les grandes entreprises cotées à la Bourse de Casablanca, qui doivent déjà intégrer des critères ESG dans leur communication financière, l'IWA 48:2024 peut offrir un levier supplémentaire de conformité et de crédibilité.
Lire aussi | Hamza Hraoui prépare le lancement de son cabinet de lobbying sur le continent depuis Casablanca Finance City
Contacté par Challenge, l'expert en GRC, Mounim Zaghloul, déclare : « Effectivement, le sujet ESG est en train de gagner en maturité et, au-delà des objectifs de conformité ou de reporting, il y a un besoin de donner du sens à la démarche ESG en la mettant au cœur des stratégies métiers des organisations. D'où l'apport de l'IWA 48 qui fixe des principes de mise en œuvre, et il y a aussi le lancement récent de la norme ESG 1000 qui permet de certifier le système de gouvernance ESG. Ça devrait constituer des feuilles de route pour eux afin de mettre le sujet ESG au cœur de leur stratégie et non pas comme une formalité administrative pour avoir un marché ».
De son côté, l'expert en RSE Tariq Essaid est revenu sur la genèse de cette révolution morale du système économique.
« La responsabilité des investisseurs envers le développement durable est bien présente depuis le début du siècle précédent, notamment à travers les exigences des fonds des églises (années 30) et des fonds de retraite (années 50). Pour le Maroc, comme vous le savez, il a abrité, en décembre 2005, les Intégrales de l'Investissement sous le thème de l'investissement socialement responsable. Il s'est inscrit dans pratiquement beaucoup d'initiatives qui visent ce volet de la responsabilité sociétale. On cite par exemple le label CGEM, qui reste une initiative très remarquable pour la RSE, sachant que la CGEM et d'autres organisations marocaines sont signataires de la charte initiale dans le cadre du Global Compact ».
Et de poursuivre : « Il y a d'autres faits, au niveau national, qui marquent cet engagement sociétal, notamment l'INDH, la charte de l'environnement et du développement durable, la Stratégie Nationale de Développement Durable et la généralisation de la couverture sociale. Comme vous le savez, la circulaire de l'AMMC 03-19 du 20 février 2019 relative aux opérations et informations financières a intégré le reporting ESG avec une annexe relative à son contenu.
La norme IWA 48:2024, selon l'ISO, intitulée « Cadre pour la mise en œuvre des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) », fournit un cadre de haut niveau et des principes directeurs pour aider les organisations à intégrer les pratiques ESG dans leur culture organisationnelle. Elle vise à soutenir la gestion de la performance ESG, ainsi que la mesure et la communication de ces performances, en favorisant la cohérence, la comparabilité et la fiabilité des rapports ESG à l'échelle mondiale.
La question qui se pose aujourd'hui, quel que soit le référentiel adopté, c'est la mise en œuvre et surtout le nombre d'organisations inscrites dans le processus pour asseoir une culture RSE avec un effet tangible sur la performance, la société et l'environnement ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.