Depuis la mi-avril, Tanger et Marrakech sont désormais reliées par autoroute. Un gain de temps considérable et des perspectives économiques importantes. Avec la mise en service, la mi-avril, du tronçon autoroutier Settat-Marrakech, ce sont deux villes d'une importance capitale, Tanger au nord et Marrakech au centre, qui sont désormais reliées. Cette infrastructure suppose un gain de temps de près de trois heures pour les véhicules légers et au moins le double pour les poids lourds. Plusieurs objectifs ont été ainsi atteints. Les plus importants restent celui de la continuité du trafic routier entre l'Europe et le Maghreb, ainsi que la structuration et l'intégration de plusieurs régions. Il aura fallu plus de 15 ans pour atteindre cette finalité. En effet, rappelle-t-on auprès du ministère de l'Equipement et du Transport, l'entrée en service de cette autoroute a été faite par étapes depuis la mise sous péage du tronçon Casablanca–Rabat en 1991. En janvier 1995, l'autoroute atteint Kénitra après une mise en chantier en juillet 1992. Entre juin 1996 et juillet 2005, l'autoroute aura desservi successivement Larache, Sidi El Yamani, Asilah et Tanger. En juin 2001, Settat a été intégrée au réseau national. De même, deux tronçons permettant le contournement de Casablanca et de Settat ont été ouverts respectivement en 2003 et 2005. Lancée en juillet 1992 et achevée en mars 2007, l'autoroute Tanger–Marrakech a coûté au total 8,680 millions DH, précise-t-on auprès du même département. Mais, comme l'a souligné le ministre dans une récente intervention, «de toutes les sections mises en service, Settat-Marrakech est le tronçon d'autoroute le plus long jamais inauguré au Maroc, 145 km et celui dont la réalisation totale a nécessité le plus court délai, soit 32 mois seulement à comparer aux 64 mois de réalisation des 81 km de l'autoroute Casablanca-El Jadida». C'est aussi le tronçon le plus cher, tiennent à préciser les usagers. Pour répondre à une polémique naissante sur l'excessive cherté de cet axe, l'on avance que les tarifs sont fixés en fonction des coûts de réalisation du tronçon. L'axe Settat-Marrakech aura, en effet, coûté la bagatelle de 3,3 milliards DH et a été financé à hauteur de 96% par les bailleurs de fonds classiques qui accompagnent les grands projets d'infrastructures du Royaume : le Fonds koweïtien de développement économique, le Fonds arabe de développement économique et social et la Banque européenne d'investissement. Les travaux de réalisation de ce tronçon ont mobilisé près de 4.400 personnes, rappelle un communiqué du département de l'Equipement et du Transport. Ils ont nécessité le déplacement de 30 millions de m3 de terres, la construction de trois viaducs d'une longueur totale avoisinant les 600 m et la mise en œuvre de près de 845.000 m3 de gravats non traités et 788.000 tonnes d'enrobés bitumineux pour la confection de la chaussée. La réalisation en un temps record de cette autoroute a été possible grâce notamment au mode de sectionnement en plusieurs lots de travaux. Ces lots ont été réalisés simultanément et non plus successivement, afin d'accélérer le rythme de livraison des autoroutes. Ce que a permis de passer d'une moyenne de 40 km/an dans la décennie 90 à 160 km/an actuellement. Le nouvel axe devait connaître, en premier temps, un trafic de 4.600 véhicules par jour selon les estimations de la société Autoroutes du Maroc (ADM). Ces prévisions ont été largement dépassées puisque le trafic a atteint pendant la période de gratuité (du 16 avril au 1er mai) une moyenne de près de 10.000 véhicules/jour et près de 8.000 véhicules/jour depuis la mise sous péage le 2 mai. La première pointe a été enregistrée le samedi 28 avril avec 13.609 véhicules, précise-t-on.