Les nouvelles notations de l'agence Fitch Ratings accordées au Maroc prennent en compte les progrès notables réalisés depuis quelques années sur les plans économique, politique et social. Le Maroc se voit attribué la note en devises «BBB-» par l'agence Fitch Ratings. Le Royaume obtient également la note IDR (Issuer Default Rating), en monnaie locale. Les deux notes sont assorties d'une perspective stable. Une note à court terme «F 3» et une note de plafond souverain «BBB» ont été également attribuées. Particularité du Maroc par rapport aux pays notés dans la catégorie BBB, des avoir, extérieurs en croissance spectaculaire permettant à la position extérieure nette du Maroc de devenir créditrice, à la fois pour le secteur public et privé. Pour les analystes de Med Capital, «les notes attribuées au Maroc reflètent les progrès notables réalisés depuis quelques années sur le plan économique, politique et social, qui ont entraîné une amélioration sensible du niveau de vie et de la position extérieure du pays, malgré la persistance des déficits budgétaires». L'agence a donc pris dans ses critères d'évaluation, la situation, excédentaire depuis 2001, de la balance des comptes courants, élément important dans la perception d'une stabilité monétaire. De même, les indicateurs de liquidité extérieure exceptionnellement élevés sont entrés en ligne de compte. Toutefois, le niveau relativement élevé de la dette publique constitue au regard des analyses, l'une des principales faiblesses du pays. En raison de l'étroitesse de l'assiette fiscale et du niveau élevé des subventions à l'énergie (qui ont été partiellement réduites en 2006), le Maroc doit faire face à un déficit budgétaire chronique, qui se traduit par une dette publique élevée (63% du PIB à fin 2005). Cependant, le gouvernement a lancé une ambitieuse réforme du secteur public, qui a permis de réduire sensiblement le nombre de fonctionnaires et de ramener le déficit budgétaire à 1,9% du PIB en 2006. Cela même si comme l'a rappelé l'analyste «des efforts importants ont été réalisés en 2006 afin de réduire le déficit budgétaire ; de plus, la flexibilité et la profondeur du marché financier domestique permettent au gouvernement de lever des fonds dans de bonnes conditions». Pour l'avenir, Fitch anticipe une poursuite à un rythme soutenu de la croissance des recettes issues du tourisme, des exportations de produits manufacturés légers et des investissements directs étrangers, ce qui se traduira par une amélioration des ratios d'endettement et de liquidité extérieurs en 2007 et 2008. Bien que les bons résultats enregistrés en 2006 aient servi de base d'appréciation de la notation du Maroc, d'autres points faibles sont relevés. Ainsi, en dépit d'une progression du PIB de 8,1% l'année dernière, la croissance globale est jugée insuffisante pour réduire sensiblement le niveau de pauvreté qui demeure relativement élevé au Maroc, ni résorber durablement le chômage. Ce qui n'empêche pas l'agence de reconnaître que l'économie marocaine est entrée dans une phase de transition avec d'importants investissements en cours de réalisation, ce qui valorisera encore plus les avantages concurrentiels du pays. S'agissant du système bancaire et financier, les analystes soulignent les efforts importants engagés dans la restructuration : «Le degré d'intermédiation financière est relativement élevé, comme l'illustre la masse monétaire supérieure au PIB. Les dépôts dans les banques domestiques sont dopés par les importants transferts de devises des Marocains résidants à l'étranger (MRE). Ceci a permis d'améliorer la liquidité de l'économie, favorisant ainsi le développement du marché de la dette domestique, dont la maturité moyenne est de près de sept ans.» Selon Fitch, le rythme des réformes devrait se poursuivre au-delà des élections législatives de septembre 2007. L'agence craint par ailleurs, un creusement du déficit budgétaire en 2007, en raison de la réduction des recettes douanières induite par les accords commerciaux avec l'Union européenne .