Meknès. L'université Al Akhawayn a abrité, les 8 et 9 avril, les premières journées marocaines sur la nanoscience et la nanotechnologie. L'accent a été mis sur la nécessité d'instaurer un développement basé sur la science et la technologie. La ville d'Ifrane a accueilli, les 8 et 9 avril, les premières journées marocaines sur la nanoscience et la nanotechnologie. Cette manifestation, organisée conjointement par l'université Al Akhawayn et l'Association marocaine de la nanotechnologie (AMANAT), a pour objectif la sensibilisation des chercheurs et industriels sur le potentiel gigantesque que représentent la nanoscience et la nanotechnologie dans les domaines de la science et de l'industrie. «La nanotechnologie est la révolution de ce siècle et le Maroc a son mot à dire dans ce domaine», a estimé le président de l'Association marocaine de la nanotechnologie, Zouheir Sekkat. Dans une déclaration à ALM, il a expliqué que le Maroc «dispose d'un savoir faire dans ce domaine et regorge de chercheurs compétents reconnus à l'échelle internationale qui peuvent participer à son développement aussi bien que sur le plan scientifique que sur le plan économique». M Sekkat a précisé que la nanoscience et la nanotechnologie (NST) «sont l'étude, la fabrication et la manipulation de structures, de dispositifs et de systèmes matériels à l'échelle de moins d'une quarantaine de nanomètres (nm), c'est-à-dire là où les propriétés quantiques prévalent les lois physiques applicables aux matériaux de dimensions macroscopiques» . «Les nanoscience et nanotechnologie, a-t-il ajouté, sont transversales à plusieurs disciplines scientifiques, telles que l'optique, la biologie, l'électronique, la mécanique et la chimie qui manipulent des objets d'une taille de l'ordre du nanomètre». Pour sa part, Mostapha Bousmina, directeur de la recherche à l'université Laval au Canada et membre du conseil de l'Académie Hassan II des Sciences et techniques, a confié que «le Maroc ne peut pas se développer en se basant seulement sur l'agriculture, il faut qu'il instaure un développement basé sur la science et la technologie». Il a indiqué que le domaine de la nanotechnologie peut servir d'outils et de vecteur pour le développement du Maroc, rappelant que le Royaume «a des chercheurs reconnus mondialement auxquels plusieurs pays font appel pour former leurs équipes scientifiques». Il a également rappelé le lancement du projet de triangle de recherche entre l'université Moulay Ismaïl de Meknès, l'université Al Akhawayn d' Ifrane et l'université Sidi Mohamed Benabdellah de Fès, dont l'objectif est de créer une masse critique de chercheurs qui, en travaillant en réseau, pourraient participer d'une manière concrète au développement scientifique et économique du pays. A cet égard, il a précisé que ce projet est géré par l'Association marocaine pour l'innovation et la Recherche (MACIR) et a bénéficié d'un investissement important de l'ordre de 500 million de dirhams. «Cet important investissement, a t-il poursuivi, permettra de créer des centres de recherches-développement sur les nanoscience et nanotechnologie destinés à former des gens dans des spécialités pointues». Il a souligné que le but escompté «est de créer des sociétés marocaines qui peuvent bénéficier des résultats de ces recherches dans l'espoir de réduire la dépendance technologique et scientifique du Maroc». Un souhait qui est partagé par Zakaria Azzedine, professeur à l'université Sidi Mohamed Benabdellah de Fès, qui a considéré que «ce projet constitue une chance pour la région de Meknès -Tafilalet et pour le Maroc en matière de progrès technologique et économique». Cette rencontre scientifique a focalisé ses débats principalement sur les nanomatériaux et la nanophotonique, ainsi que sur les nanostructures, le nanomagnétisme et la nanobiotechnologie. Elle a connu la participation d'un grand nombre de personnalités des mondes scientifiques et industriel du Maroc et de l'étranger , notamment des Etats-Unis, du Canada, du Japon et de la France qui ont fait des communications sur les dernières découvertes et les progrès réalisés dans ces domaines. Les participants à ces assises scientifiques ont également passé en revue les possibilités de coopération entre le Maroc et ses partenaires étrangers dans les domaines de l'ingénierie et de la formation destinés aux jeunes scientifiques et aux étudiants.