Du 19 au 22 avril, se tiendra à Zagora la première édition du Festival Magic Draâ. Une dizaine de troupes africaines feront le déplacement pour chanter et enchanter cette belle région du sud-est marocain. Zagora met les petits plats dans les grands pour accueillir l'une des manifestations artistiques les plus attendues du mois d'avril : Festival international des musiques africaines, «Magic Draâ Festival». Comme son titre l'indique, ce festival prend naissance dans le cadre magique de la légendaire vallée de Draâ, et plus précisément à «Tazagourt», le toponyme amazigh duquel la palmeraie puise son actuel nom. Pour cette première édition du Festival, l'Association Draâ Magique, à l'origine de cette initiative, offre aux visiteurs quatre jours de voyage pour apprécier, en compagnie d'un plateau d'illustres troupes de musique africaine, la beauté magistrale de Zagora. Prendront part à cette première édition, un total de dix troupes issues du Cap vert, d'Afrique du Sud, ou plus encore d'Allemagne. Parmi ces troupes, figurent Radio Marrakkesch (Allemagne), Sam Tschabalala (Afrique du Sud) et Thérizina Araujo (Cap Vert). Les troupes de la ville-hôte et régions ne seront pas en reste. Les chants et danses de la Vallée de Draâ seront également présents lors de ce rendez-vous, notamment la célèbre troupe «Rokba» et son maestro connu et reconnu «Kertaoui». Et ce n'est pas tout… Des spectacles, prévus à ciel ouvert, seront assurés par les troupes «Dakat Saïf», «Ahouach Megouna», «Gnaoua el Khamlia» et «Ahidous Amezrou». Un beau mariage entre des musiques qui ont en commun une appartenance à un même continent : l'Afrique. En abritant ce festival, Zagora, ce portail du désert du sud-est marocain, veut revendiquer son identité africaine. Bercée dans un lit de palmiers, parfumée d'odeur de grenadiers, Zagora fut le point de départ de la conquête africaine menée par la dynastie des Saâdiens. C'est à partir de Zagora qu'au XIème siècle, les Saâdiens conquièrent toute la vallée du Souss et plus tard tout le pays du Maghreb. L'amour des Saâdiens des conquêtes les emmènera jusqu'à Toumbouctou. Ce n'est donc pas un hasard si Zagora multiplie ces derniers jours les manifestations artistiques africaines. Au-delà du Festival qui vient de naître, Zagora compte déjà deux autres événements qui s'inscrivent dans la même optique : le Festival du film trans-saharien et les Arts et danses populaires. Par ces manifestations, Zagora veut retrouver son statut naturel de passerelle entre l'Afrique et le Maroc. Tout le monde connaît le rôle de carrefour qu'occupait la ville autrefois dans le commerce trans-saharien. Zagora veut aujourd'hui mettre en relief ses atouts historiques pour reconquérir sa vocation de ville-pont entre le nord et le sud de l'Afrique. Elle fait appel à la musique pour retrouver son éclat d'antan. Pour le reste, elle peut compter sur la beauté sublime de ses paysages, alliant désert et verdure, pour séduire ses visiteurs. Les acteurs culturels comme les professionnels du tourisme comptent d'ailleurs beaucoup sur l'art et la culture pour, d'une part, valoriser le riche patrimoine de la palmeraie, et d'autre part, booster le niveau de vie de la population. Les festivals, à Zagora ou ailleurs, ont d'ailleurs apporté la preuve qu'ils peuvent être un levier de développement économique.