Un décret a été promulgué pour veiller sur la sécurité transfusionnelle. Un comité de spécialistes a été désigné pour accomplir cette mission. Un camion de couleur blanche portant l'inscription : transfusion sanguine. Vous aurez certainement aperçu l'un de ces véhicules transformés en entités hospitalières dans l'un des boulevards que vous fréquentez. C'est pour encourager le don de sang que les centres nationaux et régionaux de transfusion sanguine optent pour cette formule de proximité à travers les unités mobiles qui prennent place dans les artères les plus populaires. Si plusieurs citoyens n'hésitent pas à monter les marches menant à l'intérieur de ces unités pour faire don de leur sang, d'autres hésitent en légitimant leur sentiment par un souci de sécurité. La peur d'une contamination par un virus, le VIH et les hépatites B et C, pousse certains à se désister. Un nouveau décret a été promulgué pour répondre justement à la préoccupation de la sécurité transfusionnelle. Ce nouveau texte, intitulé «de la préparation, de la conservation, de l'étiquetage, du dépôt des produits sanguins et des règles d'hémovigilance», s'articule autour de plusieurs prérogatives, dont la création d'un comité de sécurité transfusionnelle, présidé par le ministre de la Santé en personne. Les membres, qui ne se sont pas encore réunis, se composent des différents directeurs et responsables des structures de santé liées de près et de loin à la question. Leur rôle portera sur l'évaluation des conditions dans lesquelles est assurée la sécurité transfusionnelle, la proposition des mesures nécessaires à l'amélioration de cette dernière, mais aussi de l'ensemble de l'activité et l'élaboration d'un programme annuel de formation axée sur le sujet en question. Le comité devra, également, remédier à tout incident transfusionnel et coordonner les actions d'hémovigilance dans les établissements de soins et dans les Centres de transfusion sanguine. «Ce travail s'inscrit dans le cadre d'une démarche globale visant à assurer la sécurité des patients à tous les niveaux et pas seulement de la transfusion sanguine. Et cette démarche fait suite aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)», explique le directeur des hôpitaux et des soins ambulatoires, Dr. Abdelali Belghiti Alaoui, membre du comité. La sécurité transfusionnelle est à la charge du centre national qui veille à l'application des normes. Et les unités mobiles ne font pas dérogation à la règle générale : «c'est le personnel des centres de transfusion qui y travaille et applique donc toutes les procédures en vigueur. Le matériel utilisé est stérilisé, l'aiguille utilisée est à usage unique, l'emballage des poches de prélèvement n'est ouvert qu'au moment de l'utilisation…», souligne le directeur du Centre national de transfusion sanguine à Rabat, Dr. Louzar Farid. Selon ce dernier, il n'y a pas lieu pour les donneurs de douter du respect des mesures de sécurité et d'ajouter que les déchets médicaux de ces unités mis dans des conteneurs spéciaux sont récupérés à la fin de chaque semaine par une société privée dans les deux grandes villes du Royaume (Rabat et Casablanca) pour être incinérés. «Pour les autres villes, les déchets des unités mobiles sont détruits dans les incinérateurs des hôpitaux», tient à préciser ce responsable. Eviter au maximum le risque d'une contamination, c'est la priorité à laquelle obéit tout prélèvement de sang qui est soumis à l'analyse pour détecter tout élément pouvant constituer un problème. Cette phase de test préliminaire permet au donneur d'avoir également une idée de son état de santé. «Ce qu'il faudrait pour un donneur, c'est un accompagnement lorsqu'on découvre, par exemple, qu'il a une hépatite C. Le donneur devrait avoir droit à plus qu'une information, mais à une prise en charge», estime le Dr. Abdelkrim Benabadji, président du réseau Hépavir. Le suivi des donneurs donne matière à réflexion.