Mostafa Oukacha, pdt de la Chambre des conseillers : «Il faut éviter les approches destructrices» «Comme vous le savez, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a opté pour la démocratisation du pays et s'est engagé pour la liberté de la presse et la liberté d'expression. Ceux qui agissent de manière aussi inacceptable, illogique et non éthique, oublient qu'ils s'inscrivent en faux contre les choix de toute une nation. La profession et les professionnels sont appelés à prendre les mesures qui s'imposent pour éviter à notre pays ce genre de dérapages. Nous avons besoin de gens qui contribuent à la construction d'un pays en chantiers et non de telles approches destructrices». Mohamed El Gahs, secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse : «Entre la colère et la consternation» «L'article est scandaleux et il est malheureusement dans la ligne d'une dérive suicidaire d'une certaine presse qui confond le journalisme et l'affabulation, voire la provocation. Je ne vois pas à quel genre journalistique appartient ce comportement. Cet article est plus que choquant, il a réussi la synthèse de tout ce qui est la négation de la déontologie journalistique : lettre anonyme, mensonges, diffamation, insinuation qui risque de troubler l'ordre public : «Il y a le pétrole et on vous le cache» et, évidemment, l'atteinte à la personne de SM le Roi. Je ne comprends pas par quelle logique et dans quelle optique on se permet de commettre des choses comme cela. Il y a des cas où on est partagé entre la colère et la consternation, cela se répète trop. Il y a, au mieux, un malentendu terrible sur la presse, au pire, il y a un dévoiement de la noblesse de ce métier qui est nuisible à la corporation elle-même et à la liberté et à la démocratie. Je suis journaliste de métier et de vocation, et mon grand souhait est qu'il y ait dans mon pays un grand sursaut de dignité». Naïm Kamal : «Le mur du son a été franchi» «Nous sommes là en présence du produit d'une dérive journalistique sur laquelle nous n'avons jamais cessé d'attirer l'attention en affirmant que la liberté est d'abord une responsabilité et qu'il ne fallait jamais, qu'il ne faudrait jamais, l'utiliser à contre-productivité et à contre-temps pour bien la préserver. Avec l'affaire qui défraie la chronique actuellement, le mur du son a été franchi. Naturellement, les excuses d'Assahifa sont les bienvenues, mais mieux valait ne pas en arriver là. Dans tous les cas de figure, ce qui s'est produit est un acte condamnable et répréhensible». Lahbib Choubani, chef du groupe parlementaire du PJD : «Une accusation grave» «C'est une accusation grave contre laquelle nous nous élevons avec vigueur, d'autant plus qu'elle porte atteinte à la personne de SM le Roi en tant que Représentant suprême de la Nation et en tant que Commandeur des croyants. Bien sûr, SM le Roi est exempt de pareilles accusations. Ce qui a été publié est contraire à l'éthique d'une presse responsable. La loi exige de la presse le respect des chefs d'Etat, je ne comprends pas pourquoi certains organes ont osé porter atteinte à la personne de SM le Roi. Ce genre de dérives met à mal le processus de développement de la pratique journalistique et de la scène médiatique appelée à jouer son rôle dans le strict respect des lois et de la déontologie qui sont de même à garantir le progrès du pays de manière souple et flexible et son évolution dans le sens de l'édification d'un Etat où tout un chacun respecte le droit et la loi. Hier, nous avons vu certains faire injure à la religion et aujourd'hui, c'est le Commandeur des croyants qui est accusé. Je ne sais pas ce qui leur reste encore qu'ils n'aient pas méprisé». Younès Moujahid, SG du Syndicat national de la presse : «Nous allons redoubler d'efforts pour faire respecter la déontologie» «Je considère que la lettre que le SNPM a reçue du cabinet de SM le Roi comporte des idées importantes et des principes fondamentaux au sujet de la liberté de la presse et de la manière dont il faut l'exercer. La lettre royale a pour référence les principes de la démocratie et l'éthique journalistique. Et cela est d'autant plus important qu'elle émane de l'autorité suprême du pays, qui tout en insistant sur ces principes incite les journalistes à assumer leur responsabilité en veillant eux-mêmes à assurer le respect de la déontologie du métier, sans oublier que SM le Roi a répondu favorablement à notre demande de prendre en considération les excuses du quotidien Assahifa démontrant qu'il y a une volonté de traiter le problème de manière civilisée. Cela nous amène à assumer davantage notre responsabilité au sein du Syndicat national de la presse marocaine. Nous allons redoubler d'efforts pour faire respecter la déontologie du métier de journalisme, en collaboration avec nos partenaires».
Mohamed Moubdia, pdt de la commission de l'Intérieur : «Une violation de la Constitution» «Le Maroc est un pays qui s'ouvre et qui fait de grands pas vers la démocratie. Il y a une grande ouverture politique, des droits qui s'installent et des acquis qui sont renforcés de jour en jour. Tout citoyen marocain ne peut qu'appuyer ces actions et défendre ces acquis. Mais aller, soi-disant dans le cadre de la liberté d'expression, jusqu'à toucher aux valeurs sacrées de notre nation et de notre pays est tout simplement une violation de la Constitution. En tant que Marocain, je ne peux que regretter cet acte non seulement impardonnable, mais qui met aussi ses auteurs en dehors des valeurs de la citoyenneté». Abbas El Fassi, ministre d'Etat : «Un acte que je condamne sans réserve» «Je condamne sans réserve l'article paru dans le journal Assahifa qui s'attaque à la personne de SM le Roi Mohammed VI qui, depuis son intronisation, n'a cessé d'être l'auteur des réformes démocratiques, dont la promulgation d'une loi sur la moralisation de la vie publique, et l'intérêt qu'il porte à l'attraction des investissements étrangers. Et si ces investissements sont aujourd'hui très importants dans les secteurs agricole, industriel et hôtelier, c'est parce que, effectivement, les investisseurs croient à la bonne gouvernance de SM le Roi Mohammed VI. De cette manière, ce journal a une ligne éditoriale connue qui ne cesse de discréditer tout ce qui compte au Maroc et essentiellement le sommet de la pyramide». Khalid Naciri, membre du bureau politique du PPS : «Les journalistes ne doivent pas être des marchands de papier» «Je pense que la profession a effectivement besoin de s'autoréguler et que beaucoup de journalistes doivent apprendre le B.a-ba de la déontologie. Il est triste de constater que certains journalistes se transforment en marchands de papier, ce qui n'est pas du tout l'objectif moral majeur du combat des démocrates pour la liberté d'expression».